Les chiffres du chômage du mois de novembre, publiés jeudi 26 décembre, viennent mettre à mal l'objectif d'inversion de la courbe du chômage d'ici la fin de l'année, martelé par François Hollande et le gouvernement depuis des mois. Pôle emploi a enregistré 17 800 inscrits supplémentaires en catégorie A (chômeurs n'ayant exercé aucune activité durant le mois écoulé).
Cela représente une hausse de 0,5% par rapport au mois d'octobre (5,6% sur un an), pour 3 293 000 de demandeurs d'emploi en métropole.
Chez les femmes, le nombre d'inscrites à Pôle emploi en catégorie A a très légèrement diminué au mois de novembre (1 562 300 inscrites).
Seul signe positif, la baisse globale des inscrits. En effet, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie B et C (personnes exerçant une activité réduite) est en baisse. Ainsi, le nombre de chômeurs de catégorie B a diminué de 3,1%, celui de catégorie C de 0,4%, le mois précédent. En regroupant les catégories A, B et C, le nombre d'inscrits à Pôle emploi (4,87 millions) est en légère baisse (- 6900).
S'appuyant sur ces contorsions statistiques, François Hollande a affirmé jeudi dans un communiqué : « L'inversion de la courbe du chômage sur laquelle je me suis engagé, est bien amorcée ». Le président de l'UMP, Jean-François Copé voit en ces chiffres « un nouveau signal de l'échec complet de la politique de François Hollande ».
Du côté du ministère du Travail on insiste sur le rythme moins soutenu de la hausse : +30 000 personnes en moyenne par mois au premier trimestre, +18 000 au deuxième, +5 500 au troisième et -1 350 sur les deux premiers mois du quatrième trimestre. « La courbe dont nous voulons l'inversion, c'est celle du chômage de catégorie A sur trois mois », a toutefois rappelé Michel Sapin.
Pour ce faire, le ministre du Travail entend miser avant tout sur les emplois aidés. « L'année prochaine ce sera 50 000 emplois d'avenir supplémentaires, on continuera au même rythme sur les emplois aidés et on continuera le plan prioritaire de formations pour les chômeurs, avec 70 000 supplémentaires après les 30 000 de cette fin d'année », a-t-il expliqué. Une multiplication des emplois aidés qui explique la baisse constatée du chômage des jeunes de ces derniers mois.
« Les emplois aidés sont certes utiles, mais ça ne fait pas une politique de l'emploi. Il faut remettre à plat les aides publiques et redéfinir une autre politique de l'emploi. », a nuancé Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe de la Confédération française démocratique du travail (CFDT)
L'explosion du nombre de chômeurs de longue durée
Traduction de l'échec de la politique de l'emploi menée par l'exécutif : l'explosion du nombre de chômeurs de longue durée. Au mois de novembre, le nombre de demandeurs d'emploi (catégorie A, B et C) en recherche d'activité depuis au moins trois ans, s'est établi à 577 300. Ce qui représente une hausse de 0,3% par rapport au mois d'octobre et de 13,4% sur un an.