Des RTT pour les femmes réglées… Et pourquoi pas pour les lendemains de cuite tant qu’on y est ?
L’idée partait-elle d’une bonne intention ? On peut en douter. Mikhaïl Degtiarev, député du Parti libéral-démocrate de Russie, a lancé un pavé dans la mare en proposant d’offrir aux femmes ayant leurs règles… des jours de congé. Arguments avancés : « Pendant cette période, la plupart des femmes ont une sensation d'inconfort psychologique et physiologique. La douleur est parfois si forte pour le beau sexe qu'il est nécessaire d'appeler une ambulance. » En outre, M. Degtiarev déplore une émotivité exacerbée : c’est bien connu, une femme qui a ses règles a du mal à se tenir au travail, trop occupée à déprimer, à hurler sur ses collègues, et à nourrir sa mauvaise humeur chronique… Conséquences selon le député : une baisse de l’efficacité au travail et des pertes de mémoire. Hmm. Certes. La solution avancée est donc d’offrir généreusement deux jours de congés payés par mois pendant leurs règles aux femmes qui travaillent, histoire qu’elles restent tranquillement à la maison, tandis que ces messieurs n’auront plus à supporter leurs sautes d’humeur… Évidemment, les féministes russes ont immédiatement bondi, dénonçant un retour au conservatisme inacceptable. Et n’ont pas manqué d’humour, soulevant avec ironie l’incongruité de la proposition de loi : « Si nous voulons débattre sérieusement de la question de l'efficacité des femmes au travail pendant leurs menstruations, nous devons aussi prendre en compte l'aptitude des hommes à travailler après avoir pris une cuite », a rétorqué Marina Pisklakova-Parker, directrice l’ONG Anna. On ne dit pas non.
Dans la tête de Yi Yanyou, professeur de droit à l'Université de Tsinghua à Pékin, il y a une hiérarchie chez les femmes que l’on peut ou non se permettre de violer. Avec en haut de l’échelle les « filles bien », évidemment intouchables, et tout en bas les « serveuses », qui par définition, seraient des filles moins bien, et donc, potentiellement cibles logiques d’agressions sexuelles. Et oui, il est de notoriété publique selon cet honorable professeur (qui a dû en écumer des bars pour en arriver à une telle conclusion) qu’une « serveuse est plus souvent d'accord d'avoir une relation sexuelle qu'une autre ». Ha, vous nous en direz tant… Conclusion implacable de M. Yanyou, qui généreusement s’est exprimé sur le microblog Weibo : « Même s'il s'agit d'un viol, violer une serveuse, c'est moins mal que de violer une fille bien. » Une polémique plus tard, le professeur a dû retirer ses propos et s’excuser. Vous avez dit « grave » ?
Angelina Jolie, Kristen Stewart, Jennifer Lawrence : elles trustent toutes le top 10 des actrices hollywoodiennes les mieux payées de l’année, avec des cachets mirobolants qui se calculent en dizaines de millions de dollars. Pas de quoi se plaindre, loin s’en faut… Et pourtant, on ne peut s’empêcher de tiquer quand on jette un œil au top 10 des acteurs les mieux payés d’Hollywood. D’un coup, les 33 millions d’Angelina, les 26 millions de Jennifer ou encore les 22 millions de Kristen font bien pâle figure à côté des 75 millions de dollars touchés par Robert Downey Jr., plus grosse fortune chez les hommes… Il faut s’intéresser au bas du tableau, pour retrouver des sommes qui rappellent celles touchées par les actrices : Denzel Washington, « seulement » numéro 9 gagne ainsi pas moins de 33 millions de dollars… Hasard ? Ou machisme bien installé au royaume du cinéma ?