Vous n’avez pas les mêmes goûts cinématographiques que votre partenaire ? Pas d’inquiétude à avoir, il semblerait que cela soit normal, du moins en partie explicable. Car si évidemment les hommes et les femmes peuvent apprécier les mêmes films, une équipe de chercheurs a démontré qu’ils y réagissaient en revanche différemment et que c’étaient en général des scènes différentes qui allaient les toucher ou les émouvoir. Pour parvenir à ces conclusions, une équipe de scientifiques de Technicolor, géant français de l'industrie du cinéma, a équipé des spectateurs volontaires dans un cinéma français d’appareils fixés à leur poignet. Leur but : mesurer plusieurs signaux, dont la conductivité électrique de la peau. Les mains sont en effet les premières parties du corps à réagir aux émotions, ce qui entraîne notamment une conductivité accrue : l’effet des mains moites en est l’un des signes les plus visibles.
Si le système mis en place par les chercheurs ne peut pas déterminer le type d’émotions qu'ont ressenti les spectateurs, car elles provoquent les mêmes effets physiologiques, les scientifiques ont cependant pu déterminer quelles séquences des films suscitaient le plus de réactions chez les hommes et les femmes. Parmi les films tests, « De rouille et d’os », de Jacques Audiard, une histoire poignante qui n’a laissé aucun spectateur indifférent. Contrairement aux idées reçues, les études ont montré que les femmes sont loin d’être hypersensibles par rapport aux hommes : ces derniers ont fait preuve d'une plus grande sensibilité dans de nombreuses situations, notamment lors des premiers rebondissements tragiques du film. En revanche, les femmes ont manifestement été plus touchées par la fin du film, qui met en scène un accident grave touchant un enfant.
Les hommes plus réactifs aux films « de mecs »
Autre film test qui a souligné les petits et grands écarts entre spectateurs et spectatrices : « Le grand soir » de Gustave Kervern, ubuesque comédie « pour mecs », qui n’a pas soulevé l’enthousiasme de ces dames. Ainsi, les graphiques réalisés par les chercheurs montrent que le film n’a pas suscité d’émotions particulières chez les spectatrices, tandis que les hommes riaient à gorge déployée et étaient très actifs émotionnellement.
Autre résultat de l’étude : les réactions diffèrent également entre les jeunes spectateurs et les seniors, les plus âgés ayant peut-être, selon les chercheurs, « plus d'expérience de la vie », ce qui les ferait réagir de façon plus vive à certaines scènes.
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