Récemment, le gouvernement de l’île Maurice a signé la Convention sur l’élimination des discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). La légalisation de l'avortement dans certaines circonstances fait partie des recommandations de ce programme pour lequel l'ile de l'océan indien doit signifier sa position aux nations unies en octobre 2011.
Les ministres préparent un projet de loi de dépénalisation en vue d'une présentation début octobre, lors de la rentrée parlementaire. Les parlementaires devront se prononcer sur l'amendement de l’article 235 du Code pénal, datant de 1838 interdisant l’avortement.
Le projet de loi vise à l'autoriser pour les victimes de viol et d’inceste ou quand la vie de la femme enceinte est menacée par l'accouchement; La classe politique est divisée et peu d'élus osent s'exprimer publiquement sur ce sujet sensible dans un pays ou l'église, politiquement très active, garde une influence majeure.
Satyajit Boolell,directeur des poursuites publiques (DPP), déclare qu'il existe des lacunes dans la loi de 1838, devenue désuète, qui explique le nombre élevé d’avortements clandestins à Maurice.
L’ évêque de Port-Louis, Maurice Piat mène une campagne musclée, depuis plusieurs mois, pour obtenir le retrait de cette loi. Le 8 septembre 2011 au cours d’une messe, Piat a publiquement demandé aux députés de voter contre toute modification de la loi. Les responsables religieux musulmans se sont joints à lui en se prononçant contre la dépénalisation de l'ivg.
L'église estime que le code pénal qui prévoit une peine maximale de 10 années de réclusion ne doit subir aucun amendement. Vidya Charan, directrice de la Mauritius Family Planning & Welfare Association (MFPWA) plaide en faveur du droit des femmes à disposer de leurs corps et déclare :
"l’avortement ou l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un choix qui incombe à la femme".
Croyante, elle clame avoir le respect de sa religion mais affirme que celle-ci n'a pas à imposer ses opinions à l'ensemble de la population. Officiellement on estime le nombre d'avortements à environ 22000 annuels et 20 000 cas de complications post-abortum qui finissent dans les hopitaux.
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