À l'époque où des milliers de photos sont déversées sur les réseaux sociaux et où nous voulons absolument figer le temps qui passe, ce support est-il le meilleur souvenir ? Après tout, les photos ne représentent qu'un moment donné. Alors peut-on se remémorer les personnes ou les lieux de manière positive, évolutive et vivante ?
On vous le donne en mille : la meilleure solution, ce sont les plantes ! Le monde des bulbes et des boutures va devenir votre meilleur ami, en souvenir de vacances mais aussi pour vous rappeler avec plaisir de membres de votre famille ou de vos ami·e·s.
On vous propose encore plus chic que de raconter vos vacances sur Instagram : des visites guidées de vos périples depuis votre jardin ou votre balcon. "Alors dans ce pot, c'était notre voyage à Bruges, celui-ci, c'était La Rochelle et ici l'Italie." Et : "Là, c'est ma grand-mère, ici mon arrière grand-père et là mon ami."
Marion est journaliste en Normandie. Elle a hérité d'une bouture de misère. Cette plante lui vient de sa grand-mère, qu'elle n'a jamais connue : "Mon père en a offert une à ma soeur et une à moi. C'est un joli souvenir de sa propre mère, qui est décédée en 1986. Je n'étais pas née quand elle est morte, je n'ai jamais eu la chance de la connaître."
Pour elle, cette bouture vaut mieux que tout le reste : "C'était apparemment, quelqu'un de bon, généreux, qui ne se plaignait jamais malgré la vicieuse maladie qui la rongeait. Elle a souffert une grande partie de sa vie d'un cancer de la face, qui l'a défigurée et qui a fini par la tuer. Mon père vouait une admiration sans borne à sa mère qu'il adorait. Il en parle peu, alors quand il nous a offert cette bouture, ça valait mieux que 1000 mots."
Et peu importe que la bouture ne soit pas la plus belle plante qui soit. Ce que l'on souhaite, c'est garder un bout de ceux que l'on a perdus. Tout peut faire office de souvenir : une plante grasse prise dans un bac sur un rebord de fenêtre, de la menthe cueillie dans un champs, ou même une misère !
C'est ce que nous raconte Marion avec le souvenir de sa grand-mère : "Cette bouture, c'est une misère. Une plante qui très franchement, ressemble plus à une mauvaise herbe qu'à une plante d'intérieur... Mais ce n'est pas ça qui compte. La mère de mon père la lui avait offerte il y a très très très longtemps. Elle avait grossi, grossi, grossi... Pour devenir une énorme plante en pot qui traînait dans le salon."
Puis, un jour : "Mon père a décidé qu'il était temps qu'il mette son nez là dedans. La plante était tellement bien dans son pot qu'elle s'était créée des racines gigantesques. C'était lunaire ! Les racines étaient tellement profondément attachées au pot qu'il a fallu le casser en mille morceaux."
Les plantes reflètent aussi les personnes qui les possèdent. Les plantes de Marion et de sa soeur suivent des rythmes différent, comme leur propriétaire : "Maintenant, ma soeur et moi avons toutes les deux une bouture de misère. Ma soeur l'a mise à l'extérieur, elle pousse incroyablement bien. La mienne est plus petite, pousse moins vite. Elle prend son temps, comme moi. Voilà, c'est l'histoire de ma bouture de misère. Chaque fois que je la regarde, je pense à mon père, à sa mère qu'il aimait tant et qui est un peu avec moi."
Perdre un être cher est douloureux. Vendre une maison de famille peut l'être aussi. Mais les plantes sont vivantes ! Elles ont connu les personnes qu'on a aimées, qui les ont plantées, puis entretenues. Elles ont grandi grâce à la terre et l'air des lieux dont nous voulons garder une trace. Une des thérapies possibles pour s'en remettre peut être une plante, si vous croyez à leur pouvoir mystique.
Elles se transmettent aussi. Vous même pouvez léguer des plantes aux personnes qui viennent après vous. Votre souvenir sera maintenu à la postérité. Les végétaux peuvent aussi être utiles face à un travail de reconstruction après une maladie ou un accident de la vie. Se choisir une plante emblématique du lieu de sa maladie ou qui a un sens particulier, la voir grandir et développer ses racines en même temps que l'on reprend du poil de la bête, peut être une thérapie complémentaire.
-Les succulentes :
Il en existe des dizaines de sortes. Elles se nichent dans les pierres ou dans les bacs. Elles ont une capacité incroyable à survivre et à être bouturée. Elles sont donc très faciles à apporter chez soi. On attend juste un ou deux jours que le bout sèche avant de replanter.
Pas besoin de beaucoup d'humidité donc attention à ne pas les noyer. Elles peuvent mettre du temps à repartir mais les deux valeurs du jardinage sont observation et patience !
-Les plantes à bulbe :
Une fois que la plante a disparu en surface, on va chercher le bulbe sous la terre et on le replante tout simplement ailleurs. Attention cependant si vous n'avez pas de jardin, tous les bulbes ne peuvent pas se cultiver en pot. Parmi les plantes cultivables éventuellement en pot, on pourra prendre des crocus, des tulipes, des narcisses ou des jacinthes mais pas des iris ou des glaïeuls.
-Les plantes qui se divisent par les racines
La menthe fait partie de ces plantes qui se divisent par les racines. Elle se propage légèrement en dessous de la surface (un peu comme les orties ou le lierre). Il faut donc que vous arriviez à arracher un peu de ces racines pour ensuite la placer en pot. Le bout que vous allez prendre doit avoir des racines et des petites feuilles qui repartent. La terre doit être bien humide dans l'endroit où vous allez la placer.