Au travail, les femmes sont bien souvent désavantagées. Écarts de salaire à compétences égales, harcèlement sexuel ou encore discrimination à l'embauche, autant de paramètres qui perdurent malheureusement. Mais la journaliste britannique Radhika Sanghani s'est penchée sur un problème plutôt inédit dans les colonnes du Telegraph : le réglage de l'air conditionné.
Invariablement congelée lorsqu'elle est au bureau, Radhika s'est amusée à faire un test en lançant un petit sondage. Persuadée qu'elle ne pouvait être la seule à se geler les miches au travail, elle a interpellé alors les internautes sur Twitter et les réactions ne se font pas fait attendre longtemps. En à peine 5 minutes, des centaines de femmes ont répondu à son appel :
"Mon manteau me sert de couverture d'appoint sur mes genoux"
"C'est le fléau de mon existence"
"Enfin !! Il n'y a donc pas que moi qui me balade avec un pull et une écharpe en plein été ! Je suis maintenant dans un bureau plein de femmes et il n'y a pas d'air conditionné"
Convaincue de tenir le scoop du siècle, Radhika s'attelle donc à démontrer en quoi la climatisation des bureaux serait effectivement "discriminante" envers les femmes. En effet, selon elle, l'impact négatif serait bel et bien avéré.
Pour étayer son argumentaire, la journaliste a fait d'intéressantes recherches et a mis la main sur une étude de l'université de l'Utah datant de 1998. Le document explique, d'un point de vue médical, pourquoi les femmes seraient en général plus susceptibles d'avoir froid que les hommes. Si la température corporelle des femmes est en moyenne plus élevée que celle des hommes, ce facteur n'a pourtant aucune incidence sur le ressenti de la température.
C'est en fait les muscles qui seraient de véritables générateurs de chaleur, contrairement à la graisse qui la conserve bien, mais n'aide pas à en produire. Avec un gabarit souvent bien plus imposant que le nôtre, les hommes accusent une masse musculaire beaucoup plus développée.
Si l'inconfort d'une telle situation est déjà assez désagréable comme ça, il faut également savoir que cela a une incidence directe sur la santé physique et morale des employées frigorifiées. Tension des muscles, douleurs dans le dos, augmentation de la pression artérielle : des problèmes de santé gênants qui ont un impact certain sur le moral et les performances des salariées.
En 2004, une étude réalisée par l'université de Cornell a démontré que lorsqu'on passait la température de 20 à 25°C au bureau, les employés faisaient environ 44% de fautes de frappe en moins et que leur débit en terme de rythme de frappe augmentait carrément de 150% ! Selon Alan Hedge, professeur à l'université de Cornell : "La température est très certainement une clé variable qui peut impacter sur les performances. Les résultats de notre enquête suggèrent que monter les température à un degré plus confortable pourrait faire économiser à l'entreprise 2 dollars par heure sur chaque salarié".
De là à en déduire que la clim' serait sexiste, disons que Radhika Sanghani a emprunté un étonnant raccourci qui jette un froid...