Après le Lavoir Moderne, dans le XVIIIe arrondissement, voici un nouveau QG que les Femen vont devoir abandonner. Installées depuis le mois de novembre à Clichy-la-Garenne, dans des locaux désaffectés d'une usine de traitement des eaux, les militantes se sont vues sommées de quitter les lieux « sans délai » par le tribunal d'instance d'Asnières-sur-Seine, a déclaré leur avocat Me Marc Ganilsy ce lundi 30 juin. À cela s'ajoute une condamnation à verser 7 398,94 euros au Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAP), propriétaire des locaux, pour l'utilisation de l'électricité, ainsi que 1 500 euros pour les frais d'avocat rapporte Le Parisien.
« Ce n'est pas une surprise, mais c'est une décision sévère », un « traitement spécial réservé aux Femen » estime Inna Schevchenko. Interrogée par l'AFP, la chef de file des Femen en France, a déclaré qu'il « n'est pas normal d'expulser les gens de cette façon, nous n'avons même pas une semaine de délai ». Sur Twitter, le mouvement féministe a assuré qu'il n'opposerait aucune résistance à son expulsion.
La justice a décidé d'expulser sans délais Femen de son QG. La police peut à tout instant intervenir pour procéder à notre expulsion.
— FEMEN France (@Femen_France) 30 Juin 2014
Nous ne nous y opposerons pas, nous ne gaspillerons pas notre énergie, notre combat est ailleurs, plus grand, et plus important!
— FEMEN France (@Femen_France) 30 Juin 2014
Vous pouvez nous déloger, vous n'arrêterez pas nos idées. La révolution féministe est en marche.
— FEMEN France (@Femen_France) 30 Juin 2014
La sentence est exceptionnellement sévère et sans appel. Quelle est cette France qui décide d'expulser des militantes féministes pacifistes?
— FEMEN France (@Femen_France) 30 Juin 2014
De son côté, le SIAP se félicite de la décision de justice. « Elles ont pénétré de force dans le bâtiment et cette occupation est dangereuse, car les lieux sont vétustes, insalubres et complètement amiantés », avait plaidé l'avocat du syndicat à l'audience le 26 mai dernier, déplorant l'arrêt total du chantier depuis sept mois.
Pourtant, les Femen n'ont pas renoncé à réinvestir les lieux, cette fois-ci par la voie de la justice, puisque leur avocat Me Ganilsy étudie la possibilité d'un recours.
« Si on veut se débarrasser de nous aussi vite, c'est que nous faisons quelque chose de bien, a expliqué Inna Schevchenko dans les colonnes du Parisien. Nous n'allons pas résister à l'expulsion, et nous irons ailleurs. Nous occuperons une église de Paris, soit l'Hôtel de Ville de Paris [...] Anne Hidalgo nous avait démontré son soutien quand nos locaux avaient brûlé en juillet 2013. On lui lance un appel, peut-être qu'elle nous entendra... »
Demain ns risquons de perdre notre QG à nouveau. Va t'on devoir réquisitionner Notre-Dame pr installer notre nouveau centre d'entraînement?
— FEMEN France (@Femen_France) 29 Juin 2014