Trop shocking la page 3 du Sun ? Relique sexiste des années 1970 ? Depuis 40 ans, elle fait pourtant le bonheur des lecteurs du tabloïd britannique The Sun qui y retrouvent chaque jour une pin-up dénudée les régalant de ses courbes affriolantes. Une page culte, qui assure un lectorat de fidèles au tabloïd, ravis tous les matins de découvrir la nouvelle « beauté » de la page 3, topless toujours, souriant à l’objectif, dévoilant sa poitrine dans la plus pure tradition des calendriers de routiers… Concours pour trouver la « topless idol » de l’année, calendrier des plus belles pin-up, témoignages de jeunes femmes dont l’exposition en page 3 a « complètement changé la vie » : The Sun a déroulé un véritable business autour de sa page sulfureuse et attire chaque année des centaines de candidatures de jeunes filles prêtes à se dénuder sur papier journal pour obtenir leur quart de page de gloire. D’ailleurs, le journal se targue de ne présenter que des femmes « 100% naturelles », et l’assure : « Nos filles sont les seules stars à l’heure actuelle qui ont un indice de masse corporelle normal ».
Mais il semble bien que les heures dorées de la page 3 soient comptées. Mobilisant contre elle nombre de détracteurs qui y voient une tradition en forme de provocation et le symptôme du sexisme ordinaire hérité de la culture des seventies, elle pourrait bien être vouée à disparaître. Et c’est par un tweet que le début de la révolution a sonné. « La page trois est tellement 20e siècle ! », interpelle une twittos le 11 février dernier. « Vous avez sûrement raison, je ne sais pas, mais je réfléchis », lui répond rapidement Rupert Murdoch, propriétaire du Sun. Face aux critiques nombreuses et aux attaques de jeunes femmes exaspérées de voir tous les matins s‘étaler dans le journal les « boobs » provocateurs de leurs comparses, le magnat de la presse serait donc peut-être prêt à faire un pas en arrière. Ce ne serait pas une première : les célébrissimes pin-up avaient d’ores et déjà été supprimées du Tabloïd en 1999, mais face à la chute des ventes, elles avaient rapidement fait leur grand retour. Mais cette fois, la menace semble bien réelle, et les tétons fièrement exposés seraient bel et bien en voie d’extinction. Ce qui ne sera certainement pas pour déplaire au lectorat féminin, nouvelle cible du tabloïd. Mais qui laissera un petit goût de nostalgie aux hommes dont les matinées étaient assurément égayées par la présence de ces dames en tenue d’Eve.
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