Les émeutes qui secouent l’île de la Réunion depuis mardi soir se sont étendues à une dizaine de communes dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon la préfecture, 76 interpellations ont été effectuées et 9 policiers et un gendarme ont été blessés. Selon Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet, « il y a eu moins de casseurs, mais une radicalisation des violences ». D’abord cantonnées au Chaudron, un quartier populaire de Saint-Denis, et à la ville de Port (ouest), avant de gagner mercredi Saint-Benoît (est), les violences entre jeunes casseurs et forces de l’ordre se sont propagées à la moitié de l’île, donnant lieu à des heurts sporadiques et des barrages routiers constitués de poubelles enflammées, sans causer de dégradations majeures, selon la préfecture. Le Service départemental d’incendie et de secours a comptabilisé 108 sorties de pompiers dans la nuit.
Plus de 150 policiers, selon un officier, ont investi en force le quartier du Chaudron à Saint Denis, où ils ont essuyé une pluie de cocktails Molotov de la part d’une centaine de jeunes. M. Huber relève néanmoins que pour la première fois depuis mardi, aucun commerce ou bâtiment public n’a fait l’objet de pillages ou de dégradations importantes. Il y voit la conséquence de la fermeté des condamnations prononcées jeudi après-midi contre des jeunes casseurs. Quatre d’entre eux ont écopé de peines allant de six mois à deux ans de prison ferme, assorties d’un mandat de dépôt à l’audience. Deux autres ont été maintenus en détention provisoire en attendant leur comparution.
Pour calmer la situation, une table-ronde sur la vie chère se tient vendredi autour du préfet de l’île, Michel Lalande, avec les présidents des assemblées locales, les représentants des associations de consommateurs, et des professionnels des compagnies pétrolières et de la route dont la manifestation mardi, au Port, contre le prix du carburant a mis le feu aux poudres. Le président de la Région, Didier Robert, a laissé entrevoir jeudi une baisse du prix de l'essence de 5 centimes, tandis que la présidente du conseil général, Nassimah Dindar, propose de financer un « tarif social » de l'eau, de l'électricité, de la téléphonie et d'internet , assorti d'un gel de loyers par les bailleurs sociaux. Les partis de gauche continuent de réclamer une aide exceptionnelle de l'État, sous la forme d’une « prime de vie chère de 200 euros mensuels » provisoire pour la PCR, et d’un « panier de la ménagère au prix métropole », pour le PS.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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