Après la méthode Konmari développée par la japonaise Marie Kondo, voici le "death cleaning" (rangement de la mort en français) une technique proposée par la suédoise Margareta Magnusson, qu'elle détaille dans son ouvrage The Gentle Art of Swedish Death Cleaning. Pour l'auteure, qui ne donne pas son âge mais qui affirme (non sans humour) avoir "entre 80 et 100 ans", le fait de ranger représente plus "un soulagement" qu'une corvée. "Je pense que c'est une bonne chose de se débarrasser des choses dont on n'a pas besoin", estime-t-elle.
Car c'est là toute la philosophie du "death cleaning" : loin d'un rituel macabre, la technique consiste à faire table rase de tous les objets qui envahissent notre quotidien, mais dont nous n'avons pas vraiment besoin. Mais pourquoi cette référence à la mort, qui effraie plus qu'autre chose ? Margareta Magnusson explique que les gens d'un certain âge devraient commencer à penser à vider leur maison, parce qu'ils sont "assez vieux" pour commencer à envisager leur propre fin. "Le jour où tu ne seras plus là, ce sera à ta famille de s'occuper de tout ça, et je ne pense pas que ce soit juste pour eux", se dit-elle.
Naturellement, vous vous dites probablement en lisant ces lignes que cette méthode ne s'applique pas à vous, puisque vous êtes relativement jeune et que vous avez donc (à priori) encore de nombreuses années devant vous. Mais pensez aux personnes qui partagent votre quotidien. Peut-être qu'elles en ont marre de voir la pile de vêtements s'accumuler dans votre penderie ou les livres- que de surcroît vous ne lirez probablement jamais- s'entasser dans un coin du salon.
En théorie, la méthode du "nettoyage de la mort" rejoint dans les grandes lignes celle de Marie Kondo : conserver les objets auquel on tient et ceux qu'on utilise et se débarrasser de tous les autres. Mais alors que Marie Kondo préconise de jeter ou de recycler nos affaires, Margareta Magnusson recommande en premier lieu de les donner à des proches. Elle préconise cependant de garder les objets sentimentaux comme les vieilles lettres et les photographies.
Kate Goldhaber, thérapeute familiale et professeure adjointe de psychiatrie et de neurosciences comportementales à The Loyola University Medical Center (Illinois, Etats-Unis), considère que si cette tendance se développe aux États-Unis, elle pourrait représenter un bon moyen pour les familles de discuter de la question délicate de la mort d'un parent. "Il semble que ce soit une bonne approche pour faciliter la coopération et la communication entre les familles quand un des membres vieillit et que l'on doit s'en occuper", explique l'experte au Time.
"Il peut aussi être très stimulant et sain de prendre soin de son propre espace et de le rendre plus organisé pendant que vous êtes encore là ", ajoute-elle. Comme le souligne la thérapeute, plusieurs études ont suggéré que l'encombrement à la maison peut augmenter le niveau de stress et réduire la productivité.