La journaliste, écrivaine et féministe engagée Caroline Fourest n’approuve pas les opinions les plus extrêmes des Femen. Le 9 juillet dernier, Inna Shevchenko, chef de file ukrainienne du mouvement, publiait un tweet islamophobe décrivant la religion musulmane comme étant la plus moche qui soit. Un message qui a rapidement déclenché l’ire des internautes.
Si la Femen s’est rapidement justifiée, arguant qu’elle était sous le coup de la colère après avoir appris qu’Amina - la Femen tunisienne incarcérée à Sousse - était obligée de suivre le ramadan alors qu’elle n’est pas croyante, l’attaque passe tout de même mal. Dans une interview accordée à Libération, elle explique ne pas être islamophobe mais plus largement religiophobe : des explications maladroites qui n’excusent en rien son tweet. Le mouvement en perd le soutien précieux de Caroline Fourest, pourtant très engagée dans le combat des Femen, notamment pour la libération d’Amina. La féministe avait même réalisé Nos seins, nos armes, un documentaire sur les sextrémistes.
Les Tweets des FEMEN n'engagent qu'elles. Pas l'intention de passer mon été à commenter des provocations taillées pour 140 signes.
— Caroline Fourest (@CarolineFourest) July 16, 2013
Un « retournement de veste » malvenu ?
« Les tweets des Femen n’engagent qu’elles », explique Caroline Fourest dans un tweet, annonçant qu’elle n’envisage pas de « passer [son] été à commenter des provocations taillées pour 140 signes ». Si certains twittos l’accusent simplement de retourner sa veste, d’autres jugent plus durement son désaveu. Xavier Ternisien, son ancien collègue du Monde, réplique avec un néologisme : « Fourester », c'est à dire « avoir des amis quand ils nous sont utiles, les lâcher quand ça devient dangereux ».
Victoria Houssay
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