Les femmes sont l'avenir de l’économie© DR
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Un plan de développement de l’entrepreneuriat au féminin
La place des femmes dans la société et dans l’entreprise est l’un des enjeux du retour de la gauche au pouvoir. Un poste dédié a été créé, confié à Najat Vallaud-Belkacem, également porte-parole du Gouvernement. En avril, la ministre a ainsi lancé un plan de développement de l’entrepreneuriat au féminin. En effet, en matière de création ou de direction d’entreprises par des femmes, la France se situe en deçà de la plupart de ses voisins européens. Comme l’indique le site du Gouvernement, seules 3% des entreprises françaises ont été créées ou sont actuellement possédées par des femmes. Ce chiffre passe à 4,5% en Allemagne, 5,2% au Royaume-Uni et à 10% aux Etats-Unis.Ce plan sera donc construit autour de trois priorités : « développer une orientation pour la mixité, renforcer et compléter les prestations d’accompagnement et faciliter l’accès au financement qu’il soit de droit commun ou spécifique ». Un diagnostic que partage André Marcon, entrepreneur et président de la Chambre de commerce et d’industrie de France. Selon lui, freiner l’ascension professionnelle des femmes est « préjudiciable à l’économie tout entière ». Le retour de la compétitivité et de la croissance ne peut laisser de côté aucune force vive et aucune compétence, précise-t-il.
Par ailleurs, comme l’estime le président de CCI de France, les lois ne sauraient tout changer. Les femmes doivent également cultiver leur esprit d’entreprise. A cet égard, les stéréotypes ont la vie dure et seules les femmes pourront les combattre. La société acceptera alors que des femmes puissent aussi donner la priorité à leur carrière, prendre des risques et faire valoir, exactement au même titre que les hommes, des qualités de détermination, de persévérance, et d’audace.
Une nécessité économique et démographique
De grands patrons comme Alexandre de Juniac d’Air France ou Marc Lelandais, président de Vivarte – groupe comprenant notamment André et la Halle aux Chaussures – ont d’ailleurs initié des stratégies de féminisation managériale. De fait, les entreprises, pour leur bon fonctionnement et leur dynamisme, ne peuvent se passer des femmes à des postes de direction. Leur vision économique n’est pas contradictoire, mais complémentaire de celle des hommes.Toutefois, personne ne nie que le plafond de verre demeure une réalité et qu’il est plus difficile pour les femmes d’allier vie professionnelle et vie familiale. En France comme ailleurs. C’est notamment le cas en Allemagne, pays dans lequel la place des femmes, dans l’imaginaire collectif, se situe plus dans la cuisine qu’au travail. Faisant face à des difficultés démographiques, le Gouvernement allemand a dû changer de politique et favoriser l’accès des femmes dans des métiers traditionnellement réservés aux hommes. De cette manière, le nombre de femmes dans l’industrie automobile ou sidérurgique a explosé.
Chaque année, des « journées de filles » sont organisées, au cours desquelles des collégiennes viennent visiter des écoles techniques, des universités scientifiques, des entreprises et des usines. Des mesures indispensables lorsque l’on sait que 1,4 million d’emplois de techniciens pourraient être vacants d’ici 2020 si l’Allemagne ne fait rien.
La France et les autres pays européens partent de loin pour améliorer la place des femmes dans le monde de l’entreprise. Ces dernières créent un nombre extrêmement faible d’entreprises et pâtissent encore de salaires inférieurs aux hommes, à poste égal. Le Gouvernement et les acteurs économiques auront donc fort à faire pour de 10% le nombre de femmes entrepreneurs.