Celles qui suivent les tendances beauté le savent bien, les Coréennes sont championnes hors catégorie dans ce domaine. Si on leur envie leurs cosmétiques toujours plus novateurs, on reste néanmoins perplexe devant leur addiction à la chirurgie esthétique. Une étude remontant à 2012 indiquait ainsi que sur 1 000 habitants en Corée du Sud, 16 seraient déjà passés sur le billard. Sans que l’on en soit vraiment consciente, leur obsession de la mâchoire en V commence même à s’immiscer en Occident. On remerciera L’Oréal ou encore Clarins et leurs produits « miracles »…
On est donc à moitié surprise d’apprendre que les Coréennes ont succombé à une toute nouvelle tendance esthétique plutôt intrusive. Comme le rapporte le blog Refinery29, elles sont de plus en plus nombreuses à se faire greffer des poils directement sur le pubis. La Korean Association of Medical Journal Editors rapporte ainsi que 10% de la population féminine souffre de « pubic atrichosis ou hypotrichosis », soit une insuffisance de poils au niveau du sexe qui les fait souffrir psychologiquement.
Lors d’une étude menée par une clinique de chirurgie esthétique de Séoul, elles ont été 74% à répondre qu’elles avaient choisi l'opération tant elles « se sentaient inférieures aux autres femmes ». Toujours du côté des chiffres, l’International Society of Hair Restoration Surgery rapporte qu’entre 2010 et 2012, la demande pour ce type d'intervention chirurgicale a augmenté de 160% !
Une tendance au poil
Si les lubies esthétiques des Asiatiques nous font parfois sourire, cette dernière s’inscrit pourtant parfaitement dans une tendance très occidentale. Alors que l’épilation intégrale a longtemps été privilégiée par la gent féminine, un retour au naturel se met progressivement en place. Au début de l’année, c’est sur un ton de vieux sage que Cameron Diaz lâchait dans son livre, The Body Book : « Mesdames, laissez votre sexe habillé ». Dans les mois qui ont suivi, on a donc vu Kate Moss montrer qu’elle avait suivi le conseil dans le magazine Lui, tandis que de son côté, Madonna nous présentait ses aisselles velues sur Instagram. Sentant le bon filon, la marque à scandale American Apparel a carrément offert des toisons ébouriffées aux mannequins de l’une de ses boutiques new-yorkaises…
Bonne nouvelle pour les traumatisées des bandes de cire donc, l’idée qu’un sexe poilu est forcément repoussant ou sale convainc de moins en moins de monde. Et si cette nouvelle norme esthétique est plus qu’appréciable, on se félicitera également de son côté plus hygiénique. En 2012, la directrice du centre de recherche sur la santé à la Western University aux Etats-Unis avait ainsi assuré que des micro-blessures peuvent se former durant l’épilation. « Si les poils pubiens sont là, c'est pour une bonne raison. Ils protègent contre le frottement qui peut causer écorchures et blessures. Ils sont un rempart naturel contre les bactéries », déclarait-elle alors, ajoutant que les bactéries en question ne sont autres que le staphylocoque doré ou le streptocoque B. De ce côté-ci de l’Atlantique, une étude a démontré l’année dernière que l’épilation intégrale pouvait favoriser l’apparition du virus molluscum contagiosum, soit des petits boutons rouges à première vue inoffensifs mais qui peuvent se transformer en lésion si on les gratte.
Quant à celles qui voudraient imiter les Coréennes, il va falloir commencer à économiser tout de suite. Au pays des matins calmes, une greffe de poils pubiens coûte environ 2 000 dollars et plusieurs séances sont parfois nécessaires.