Dans la communauté enseignante universitaire américaine, vaudrait-il mieux être un homme pour paraître « intelligent » ? Oui, à en croire une étude réalisée par Benjamin Schmidt, un assistant de recherches de l'université Northeastern de Boston (Massachussetts).
Le jeune homme a tenté de déterminer un algorithme basé sur quelque 14 millions de commentaires, émis par 3 millions d'étudiants sur leurs professeurs et étudié durant plusieurs mois. « Résultat, les professeurs hommes ont au moins trois fois plus de chances que les femmes d'être qualifiés de « génie » », rapporte Kim Hullot-Guiot, sur Libération.fr.
Une étude genrée qui montre que même en enseignant la même matière, les professeurs hommes et femmes ne sont pas évalués sur des critères totalement objectifs par les étudiants. Ainsi, si une femme enseignant les mathématiques a davantage de chances d'être qualifiée de « sympa » qu'un homme, selon l'étude, son homologue masculin sera quant à lui davantage considéré comme « brillant » ou « intelligent » par ses étudiants.
« Fougueuses, agressives, stridentes, condescendantes » ou encore « impolies » : autant de qualificatifs plus répandus dans les commentaires d'étudiants analysés, à l'endroit des femmes professeurs, comme le prouve l'outil mis en ligne par Benjamin Schmidt. Une différence de traitement qui pousse à s'interroger, notamment sur la persistance de clichés sexistes au sein des établissements d'enseignement supérieur. C'est ce que démontre une étude menée par des chercheurs de l'université de North-Carolina. Les auteurs de l'enquête ont demandé à des étudiants suivant des cours en ligne de noter leurs professeurs, d'abord sans indiquer le sexe de ces derniers.
Lorsqu'ils révélaient aux étudiants que les professeurs évalués étaient des hommes, la note était systématiquement supérieure à celle donnée en précisant que le professeur évalué était une femme. Ainsi, la différence est particulièrement notable sur le délai de rendu des copies aux étudiants. Alors que le travail en classe a été retourné en même temps, l'instructeur, quand il était présenté comme un homme, recevait une note de 4,35 sur 5, contre 3,55 sur 5 pour une femme...