Etrange passe d'armes hier sur le plateau du Grand Jury. Interrogé par Najat Vallaud-Belkacem sur la position qu'il tiendrait lors des élections municipales en cas de duel FN/PS au second tour, Bruno Le Maire s'est agacé de la comparaison faite par la ministre des Droits des femmes. « Est-ce que vous soutenez, [la proposition] venant du président de votre parti - il faut bien que je me réfère à une hiérarchie, même s'il y a plusieurs têtes dans cette drôle d'hydre - du "ni-ni", c'est à dire de la fin du front républicain ? », a lancé la porte-parole du gouvernement.
« Vous appelez l'UMP une hydre ? Les mots ont un sens, vous savez ce que c'est une hydre ? », a asséné l'ancien ministre de l'Agriculture avant de qualifier les propos de Najat Vallaud-Belkacem de « diffamatoires et injurieux ». Pour rappel : une hydre est un animal issu de la mythologie grecque, en forme de serpent d'eau à plusieurs têtes. Un monstre qui soufflait par ses gueules une haleine empoisonnée. A chaque fois qu'on lui coupait une tête, il en repoussait deux. Un mal difficile à éliminer donc puisque sa destruction fut l'un des douze travaux d'Héraclès (Hercule). Sur le plan littéraire, l'emploi de ce terme désigne « un mal qui se renouvelle constamment et semble augmenter en proportion des efforts faits pour le détruire », précise Le Larousse.
« Vous avez vraiment un double standard vous. Sur des sujets extrêmement graves, comme la montée du Front national, vous êtes dans l'incapacité ou la non volonté de répondre à ma question simple », a répliqué Najat Vallaud-Belkacem. Bruno Le Maire a finalement rappelé la position de l'UMP avant les élections municipales des 23 et 30 mars. « Tous les dirigeants ont toujours dit qu'il n'y aurait jamais d'accord, de dialogue ou de discussions avec le Front national ». Et le député UMP d'accuser le PS de « jouer avec le FN » et de le faire « monter par ses échecs sur le chômage, l'emploi des jeunes, des positionnements parfois douteux sur la question du communautarisme (...) ou quand il laisse entendre qu'il pourrait accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales ».
« Quand vous avez votre président de parti qui prétend que les petits musulmans entre guillemets seraient des menaces pour la société, je pense que c'est ça qui fait monter le Front national », a répondu la porte-parole du gouvernement, dans une référence à la sortie sur le "pain au chocolat" de Jean-François Copé.