Chaque fin d'année, le Salon Créations et savoir-faire pose ses valises remplies de laines, de fils et de bibelots en tout genre au Parc des expositions de Paris. L'occasion pour les addicts du Do It Yourself de faire le plein d'objets, d'accessoires et d'idées pour leurs prochaines créations. Mais le CSF - comme l'appellent ses indéboulonnables visiteuses - c'est aussi l'occasion de prendre le pouls des nouvelles tendances. Et après un petit tour dans les couloirs de cet événement XXL, on remarque la montée en puissance de la couture. Portée par des marques comme Wear My Lemonade et Louis Antoinette, la couture façon 2016 se vend en kit et permet aux néophytes de se lancer avec une certaine fluidité.
Parmi ces nouvelles marques qui montent, on trouve I Am, lancée il y a tout juste un an par la jolie et sympathique Marie-Émilienne. Modéliste de métier, cette entrepreneuse s'est donnée pour mission de rendre la couture accessible à tous. Alors elle donne des cours, écrit des livres, et via sa marque, propose des patrons et des kits modernes, urbains, et franchement désirables pour toute jeune couturière en herbe qui se respecte. On a profité du Salon pour lui poser quelques questions sur sa passion.
Marie-Émilienne : Je suis une créatrice qui essaie de démocratiser la couture. Mon objectif est que cette activité soit accessible au plus large public possible. Chez moi, cela passe par l'enseignement d'abord. J'ai enseigné en école internationale de mode à Paris et Shanghai pendant 12 ans, et depuis 2 ans, j'ai mon propre studio. Ce studio me permet d'enseigner à qui veut apprendre la couture, ce n'est pas une formation professionnalisante, c'est vraiment pour le loisir. Ensuite, j'écris des livres. Pour le moment, j'en ai sorti 3 (Sacs et pochettes, Mon cours de machine à coudre et Mon cours de surjeteuse, éditions Marabout), ce sont des pas-à-pas pour vraiment apprendre aux couturières en herbe les bons gestes. Je le redis mais pour moi, l'idée c'est vraiment de rendre la couture la plus accessible possible. En plus de tout ça, je vends des kits prêts à coudre avec ma marque I Am. Donc mon activité professionnelle est multiple finalement.
M-E : J'ai toujours baigné dedans et du coup j'ai parfois du mal à me rendre compte des phénomènes. Mais quand même, je m'aperçois que la vision de mon entourage sur la couture change. Par exemple, mes soeurs me voient coudre depuis l'enfance et ça ne les a jamais vraiment intéressées. Et cette année pour Noël, elles m'ont toutes les deux demandé une machine à coudre. Donc je dirais que cet engouement est relativement récent. Avant, il y avait des personnes qui s'y intéressaient mais elles étaient un peu isolées. Mais avec l'explosion d'Instagram, qui est extrêmement visuel, on peut se lier avec d'autres personnes qui partagent la même passion. On partage ses petites créations, on a de la reconnaissance. Moi qui suis originaire de l'Île de Ré, je peux dire que je ne connaissais personne de mon âge qui aimait coudre à l'époque. Aujourd'hui, ce serait complètement différent. Il y a donc un effet Internet, et un effet des médias. L'émission Cousu main sur M6 a beaucoup aidé à vulgariser le sujet.
M-E : Je marche au coup de coeur, mais dans le même temps, j'aime travailler avec des créatrices textile françaises. Ce n'est pas pour être chauvine mais c'est vrai que j'essaie de privilégier le zéro km. Si possible, j'essaie aussi de miser sur des textiles bio ou recyclés. Pour moi, c'est très important d'éviter les déchets et de produire des vêtements recyclés.
M-E : C'est toujours plein ! Actuellement, c'est même complet jusqu'en septembre 2017. Du coup, je pense que je vais ouvrir des stages sur des longs week-ends, au mois de mai par exemple. Et comme on me demande déjà les inscriptions pour la rentrée prochaine, je vais peut-être les ouvrir un peu en avance.
M-E : Alors déjà, ce sont toutes des femmes. Ensuite, elles sont finalement assez jeunes. Cette année, la plus jeune doit avoir 16 ans. Mais en moyenne, elles ont entre 25 et 35 ans maximum. Je remarque que dans la plupart des cas, ce sont des jeunes femmes qui commencent à travailler. Elles sont entrées dans la vie active depuis un an ou deux et elles ont envie de se faire plaisir. Elles ont mis les études derrière elles et elles ont envie de s'offrir un truc avec leur salaire. Donc elles commencent un loisir.
M-E : En deux mots : Urbain chic.
M-E : J'adore le tricot. C'est quelque chose que je fais pour moi, pour me détendre, me faire du bien.
Retrouvez Marie-Émilienne et sa marque I Am au stand A084 du Salon Créations et savoir-faire, jusqu'au 20 novembre 2016 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris.