Même si le planning familial au Maroc a connu des avancées dans les dernières années, les spécialistes assurent qu'environ 1000 femmes par jour, souvent mineures, se font toujours avorter dans la clandestinité. Cette pratique est interdite dans le pays selon l’article 449 du Code pénal marocain, qui prévoit ainsi jusqu’à deux ans de prison contre l'avorteur, la femme et les personnes intermédiaires qui l’aideraient à subir l’intervention. L’avortement est en effet autorisé dans le pays, uniquement quand « il s'agit de préserver la santé ou la vie de la mère ». Pourtant, la plupart des gynécologues du pays pratiquent ces opérations selon les spécialistes.
Le Dr Chafik Chraibi, gynécologue et président de l'Association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin (Amlac), a alerté sur les conséquences de la législation en vigueur, car avorter dans la clandestinité chez les jeunes, signifie selon lui « suicide, rejet du giron familial, marginalisation ». Il a par ailleurs estimé à 600 le nombre d’interventions quotidiennes pratiquées par les médecins, tandis qu’environ 200 avortements seraient réalisés par des non-professionnels.
Entre 2003 et 2010, près de 500 000 enfants sont nés de mères célibataires. Parmi eux, un certain nombre sont le résultat d’un viol ou d’un inceste. Malgré cela, aucune des mères n’a eu l’opportunité de mettre fin à la grossesse.
Alexandra Gil
(Source : slateafrique.com)
Crédit photo : iStockphoto
Suicide d'Amina au Maroc : pétition contre les violences faites aux femmes
Élections au Maroc : « 15% de femmes, ce n'est pas la parité »
Être une femme au Yémen