Melinda French Gates, l'ex-épouse du cofondateur de Microsoft Bill Gates, a annoncé mardi qu'elle verserait un milliard de dollars aux personnes et organisations oeuvrant pour la cause des femmes.
L'annonce intervient au moment où militants et élus de gauche aux Etats-Unis dénoncent un recul des droits des femmes dans le pays, notamment face aux multiplications des interdictions de l'avortement dans différents Etats.
"En près de 20 ans comme militante pour les femmes et les jeunes filles, j'ai appris qu'il y aura toujours des gens pour dire que ce n'est pas le bon moment de parler d'égalité des genres", a déclaré la philanthrope dans une tribune du New York Times.
"C'est frustrant et c'est une vision de court terme", ajoute-t-elle.
Celle qui présidait la Fondation Bill et Melinda Gates, l'une des fondations philanthropiques les plus influentes du monde, avait annoncé il y a deux semaines qu'elle allait quitter cette organisation créée avec son ex-mari, l'un des fondateurs de Microsoft, Bill Gates.
Son dernier jour au sein de cette organisation, particulièrement engagée en matière de santé et de réduction de la pauvreté, sera le 7 juin.
"Le moment est venu pour moi d'aborder le prochain chapitre de ma philanthropie", avait expliqué Melinda French Gates mi-mai, ajoutant qu'elle allait disposer de 12,5 milliards de dollars pour s'engager "auprès des femmes et des familles".
Mardi, elle a précisé qu'une première tranche d'un milliard de dollars serait versée par le biais de bourses et subventions à travers son organisation, Pivotal, "à destination de groupes oeuvrant aux Etats-Unis pour protéger les droits des femmes et faire progresser leur pouvoir et influence".
Melinda French Gates affirme dans sa tribune que depuis l'arrêt de la Cour suprême américaine en 2022 décidant d'annuler la garantie fédérale du droit à l'avortement, elle a ressenti le besoin de rediriger certains de ses financements vers les droits reproductifs des femmes aux Etats-Unis, et pas seulement à l'étranger.
"Depuis trop longtemps, un manque d'argent a forcé les organisations luttant pour les droits des femmes à adopter une posture défensive tandis que les ennemis du progrès sont passés à l'offensive, je veux aider à rééquilibrer le rapport de force".
La question du droit à l'avortement s'est imposée comme un sujet majeur dans la campagne présidentielle aux Etats-Unis, Joe Biden et les démocrates voulant tirer profit du mécontentement d'une majorité de l'électorat américain face aux restrictions instaurées dans une vingtaine d'Etats.
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