Son compte avait été créé durant sa campagne et n’avait pas été mis à jour depuis la défaite du 6 mai dernier, mis à part des vœux adressés aux Français pour Noël. En pleine tourmente médiatique et judiciaire, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a finalement repris la parole sur Facebook, décidant de s’adresser directement à ses 800 000 fans. Tout juste mis en examen par le juge Gentil dans l’affaire Bettencourt pour « abus de faiblesse », M. Sarkozy y dénonce une décision « injuste et infondée ». « Je veux remercier du fond du cœur tous ceux qui ont tenu à me témoigner de leur confiance. À tous, à ceux qui m’ont soutenu comme à ceux qui m’ont combattu, je veux affirmer qu’à aucun moment dans ma vie publique, je n’ai trahi les devoirs de ma charge ». L’ancien chef de l’État l’annonce : « Je vais consacrer toute mon énergie à démontrer ma probité et mon honnêteté. La vérité finira par triompher. Je n’en doute pas. »
Plutôt qu’une intervention télévisée, un temps envisagée par l’ancien président de la République, c’est finalement le réseau social qui aura été privilégié. Nicolas Sarkozy, en adoptant un ton offensif mais humble, indigné mais déterminé, a décidé de mettre en exergue le côté « humain » de sa communication de crise. Pas de « traitement particulier » pour l’ancien chef d’État, qui réclame seulement le « droit à une justice impartiale et sereine ». « C’est parce que j’ai confiance dans l’Institution judiciaire que j’utiliserai les voies de droit qui sont ouvertes à tout citoyen », conclut-il. Un message qui fait mouche, si l’on en croit les plus de 79 000 « Likes » récoltés en moins de vingt-quatre heures, et les plus de 20 000 commentaires, la plupart assurant un soutien indéfectible à M. Sarkozy. Une riposte médiatique qui peut surprendre et qui est pourtant parfaitement maîtrisée. Nicolas Sarkozy a opté pour une posture digne dans la tourmente, laissant à sa garde rapprochée le soin de dénoncer dans les médias l’« acharnement judiciaire » dont il est la victime. Dès vendredi dernier, son ancien conseiller Henri Guaino, reprochait au juge Gentil de «déshonorer la justice» par ses «accusations grotesques». « Tout le monde connait Nicolas Sarkozy et il n’y a personne de censé qui peut l’imaginer abusant d’une vieille dame, personne, personne ! », assurait-il encore. Jean-François Copé quant à lui ne cesse de répéter qu’il « n’arrive pas à comprendre les motivations de cette mise en examen », tandis que François Fillon se dit « stupéfait par cette décision de mise en examen », qui lui apparaît « aussi injuste qu’invraisemblable ».
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