Les enfants d'Ali Guyile, l'un des commandants de Boko Haram, groupe terroriste et djihadiste nigérian, sont morts soudainement. Soupçonnées de "sorcellerie", une vingtaine de femmes ont ainsi été tuées par des militants de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, ont alerté ce 13 novembre des proches et l'unique rescapée de ce massacre, rapporte l'AFP.
La semaine dernière, une quarantaine de Nigérianes avaient été arrêtées et retenues dans le village d'Ahraza, près de la ville de Gwoza dans l'État du Borno, sur ordre d'Ali Guyile.
"Il [Ali Guyile] a dit qu'il allait enquêter sur notre implication dans la mort de ses enfants et donner une punition appropriée si nous étions reconnues coupables", a déclaré la rescapée Talkwe Linbe, qui a fui vers la capitale régionale Maiduguri. "Jeudi, il a ordonné que 14 d'entre nous soient abattues. J'ai eu de la chance de ne pas en faire partie et mon petit ami, parmi les hommes qui nous gardaient, m'a aidée à m'échapper la même nuit" a ajouté cette femme âgée de 67 ans.
Selon les habitants, 12 féminicides ont eu lieu ce samedi 12 novembre, alors que Talkwe Linbe arrivait à Maiduguri. Le sort des autres femmes détenues est pour l'heure inconnu. Une enquête serait menée par des sources sécuritaires selon l'Agence France Presse. La commissaire aux Affaires féminines de l'État du Borno a pour sa part déclaré qu'elle se pencherait sur cette tragédie.
Comme le rappelle l'AFP, "les accusations de sorcellerie ne sont pas rares au Nigeria, malgré le conservatisme religieux du pays, divisé entre un nord majoritairement musulman et un sud majoritairement chrétien".
Ce n'est pas la première fois que le groupe terroriste Boko Haram commet des violences massives à l'égard des femmes. Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, le rapt de 276 lycéennes à Chibok, au nord-est du Nigeria, avait ému au-delà des frontières du pays africain et fait naître le hashtag #BringBackOurGirls. 109 lycéennes de Chibok n'ont toujours pas été retrouvées à ce jour. Les rescapées racontent toutes avoir été mariées de force, vendues, réduites à l'état d'esclaves sexuelles et de domestiques.
Depuis le drame de Chibok, plus de 1 500 écolières et écoliers nigérians ont été enlevés par des groupes armés, selon une enquête menée par l'ONG Amnesty International.