Le 8 février, le Progrès rapportait les propos du sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb, qui qualifiait la conseillère municipale UMP Nora Berra de « bon coup ». Ulcérée, l’ancienne secrétaire d’État est immédiatement montée au créneau, dénonçant devant les personnes présentes (il s’agissait de l’inauguration d’un théâtre lyonnais) les propos misogynes du premier magistrat lyonnais. Ne décolérant pas, elle pointait du doigt un peu plus tard sur Twitter le sexisme « choquant » de M. Collomb : « Collomb vient de dire sur scène que j'étais un bon coup. C'est indigne d'un homme politique! #machisme ». Ne comptant pas en rester là, Mme Berra avait par ailleurs alerté la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, attendant d’elle une condamnation publique des propos du sénateur socialiste.
Une situation délicate pour la ministre, sommée de prendre position face à son mentor politique. Finalement, la réponse de Mme Najat Vallaud-Belkacem a été publiée ce mardi. Dans un courrier daté du 18 février, la ministre parle d’un « malentendu » et l’assure : « Non seulement je n'ai aucune raison de mettre en doute sa bonne foi, mais je connais trop bien M. Gérard Collomb pour lui prêter, en quelque circonstance que ce soit, la moindre intention de déconsidérer les femmes, ou de porter atteinte à leur image ». Face à ce soutien, Nora Berra se veut fataliste : « En saisissant la ministre chargée du Droit des femmes, j’avais espéré, sans réelles illusions d’ailleurs, que le sens de la responsabilité et qu’une certaine déontologie ministérielle portée par le discours qu’elle affiche publiquement avec les accents de la conviction, auraient raison d’une médiocre posture partisane ». Et d’ajouter : « Gérard Collomb et Najat Vallaud-Belkacem sont décidément les meilleurs amis du monde : dès lors qu’il s’agit de se protéger, ils oublient tous deux que la vérité est têtue et que les nombreux témoins directs de cet incident, du monde politique, de la société civile et de la presse pourront attester les avoir pris ainsi en flagrant délit de déni, ensemble et les deux mains dans le pot de confiture ! ».
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