C'est l'histoire d'Elodie, 15 ans. Un soir sa soeur est venue la chercher à l'école pour l'emmener chez sa grand mère maternelle. Leur mère est partie se mettre à l'abri des coups, des paroles de son mari.
Chez sa grand-mère, Elodie feuillette les albums photos de famille, cherchant dans les photos d'un bonheur apparent les traces de cette violence. Elle veut comprendre ce qui a poussé son père à sombrer dans la violence. Pourquoi ? Comment cette violence se manifestait-elle ? Quand se manifestait-elle ? Pourquoi la nuit ? Comment sa mère réagissait-elle?
La jeune fille remonte son passé. Ce livre est sans pathos ( ce qui n'est pas aisé pour un tel sujet). Les mots sont simples, percutants. Je l'ai lu en 2 heures. On accompagne Elodie dans sa recherche d'explications... mais y a-t-il une explication possible à la violence conjugale ? On voit l'attitude protectrice de la mère, comment elle tente de faire face. On observe aussi le pouvoir libérateur de l'écriture, des mots. J'ai adoré ce livre.
Citations:
"Je ne sais pas si elle a appris, si on apprend à recevoir des coups ou des insultes",
"On entendait des phrases aussi violentes que des uppercuts. Nous étions si souvent aux limites du KO."
"J'avais autant besoin d'écrire que de pleurer, mais il était plus simple, plus facile de tenir le stylo, de le laisser aller se promener sur des lignes tracées. Je pouvais le poser quand bon me semblait, où je voulais. Avec les larmes, c'est plus compliqué, ça vous prend comme une lame, ça remonte du fond du corps sans savoir si les hoquets s’arrêteront un jour."