Chaque semaine, l'agence French Fairy Tales - une entreprise basée aux Emirats arabes unis spécialisée dans les dessins animés - publie sur Youtube un conte pour enfants. Des créations originales ou revisitées, à l'instar de "Hansel et Gretel" ou de "La Belle et la Bête", que la chaîne qualifie d'histoires pour s'endormir. Un principe qui aurait pu rester éducatif et surtout très pratique pour les parents qui souhaitent divertir leurs petits lors d'un trajet en voiture ou avant la sieste, par exemple. Mais c'était sans compter sur leur dernière vidéo, "Dina et le prince", mise en ligne le 18 juillet.
Dans le scénario, Dina, princesse à la peau blanche et aux cheveux lisses, se voit jeter un sort qui lui fait "perdre sa beauté". On la découvre alors quelques instants plus tard avec la peau noire et les cheveux frisés, la voix du narrateur précisant que "Dina (...) n'était plus aussi belle qu'avant. Elle ne rayonnait plus et son visage était marqué". Un message qui a fait bondir les internautes.
"En 2019 on a encore du boulot pour lutter contre la négrophobie et le racisme", écrit l'un. "Surtout quand on voit ce genre de vidéo pour enfants qui nourrit leur inconscient de racisme banalisé abject." Un autre pointe du doigt la morale infecte que le conte fait passer : "Donc pour French Fairy Tales Dina, princesse "blanche" devient "laide" avec la peau "noire"... Pour ma part j'ai signalé le contenu sur YouTube et Facebook. C'est inadmissible", conclut-il.
Et il n'est pas le seul à avoir rapporté l'histoire, à tel point que le contenu a été supprimé de Youtube, indique le HuffPost.
Gabriel Serville, député de Guyane et secrétaire de l'Assemblée nationale, a quant à lui été "littéralement estomaqué par la vidéo de French Fairy Tales que je viens de visionner et qui véhicule un message profondément raciste (et sexiste). Des explications urgentes s'imposent", explique-t-il dans un tweet. Il a ainsi fait remonter le cas au gouvernement, par le biais d'une lettre adressée à Christophe Castaner, Franck Riester et Marlène Schiappa, dans laquelle il expose son indignation et demande la mise en place d''outils de communication qui prennent le contrepied de cette propagande dont le caractère raciste est manifeste".
Dans un autre dessin animé signé French Fairy Tales, qui reprenait La Belle au bois dormant, la méchante sorcière Maléfique est représentée comme seule fée noire parmi les bonnes fées blanches. Cette fois-ci, être noire n'était pas associée à la laideur, mais à la méchanceté.