A moins d’être enfermé à Guantanamo ou d’être atteint d’un Alzheimer profond, vous n’avez pas pu passer à côté du phénomène « Royal Baby ». Brr, rien que d’écrire ce terme, ça me colle des frissons.
En effet, depuis que Kate Middleton a annoncé au monde qu’elle attendait, enfin, l’héritier (ou l’héritière) tant attendu de la couronne d’Angleterre, la machine médiatique s’est mise en marche… lentement d’abord (était-ce un garçon ? une fille ? quand pointerait-il le bout de son nez le loupiot ?), puis un peu plus vite (Quelle tête aurait-il ? Et si on faisait un petit morphing pour le savoir ? Comment s’appellerait-il ? Qu’en penserait Diana ? Et d’ailleurs, William, est-ce qu’il aurait aimé que Diana le connaisse ? Ou pas ? Et est-ce que Kate allait allaiter ? Ou pas ? Et est-ce qu’elle n’était pas un peu trop maigre / grosse / bizarre / en talons / occupée / seule…) jusqu’à s’emballer totalement et devenir FOLLE !
Initialement prévue le 11 juillet, selon des « sources ultra fiables » (ouais ouais), puis le 13 sûr sûr, le divin enfant n’a finalement toujours pas pointé le bout de son fichu museau princier ! Et comme Nelson Mandela a finalement décidé de ne pas mourir, que le gouvernement prend doucement ses quartiers d’été et que même Christine Boutin a décidé de la boucler, les journaux deviennent fous d’attente. « Royal baby : il se fait attendre », « Royal baby : et si Kate n’accouchait finalement pas là où elle devait accoucher ? », « Royal baby : quelle date finalement pour l’accouchement ? », « Royal baby : la reine sort acheter du thé, pour Kate, qui aurait soif, parce qu’elle va accoucher ??? », « Royal baby : et si c’était pour aujourd’hui ? », « Royal baby : et si Kate n’accouchait finalement jamais ? » (notons la suractivité imposée au points d’interrogation des claviers des rédactions du monde entier ces derniers mois… RIP les points d’interrogation).
Royal baby : et si on nous foutait un peu la paix avec ce mouflet, hein ? Et puis, personne ne s’est demandé si toute cette agitation démentielle ne la bloquait pas, finalement, la Kate ? Vous imaginez, vous, si devant la porte de votre clinique campaient des centaines de caméras reliées à la matrice Twitter toute prête à balancer le poids du nourrisson et le nombre de points de votre épisio ? On ne peut pas dire que ça pousse à l’action.
Finalement, moi qui l’attendais avec une certaine curiosité il est vrai, je le vomis déjà, ce royal baby, avant même que le malheureux n’ait croisé son premier objectif, ou plutôt le regard vieilli de l’obstétricien de Kate, qui n’est autre que le gynéco de la reine (oui oui : « Royal baby : Kate sera accouchée par le médecin d’Elisabeth II », c’est les médias qui l’ont dit, eurk).
Allez, Royal Baby, où que tu sois, je me tiens prête à t’accueillir à l’unique condition que tes parents et toi balanciez assez d’infos pour qu’on en finisse une bonne fois pour toutes et qu’on n’en parle plus jusqu’à ce que tu aies des mugs à ton effigie.
Royal baby, c’est fini !