Une étude de l’Insee publiée ce jeudi révèle que le RSA ne serait pas un frein à la motivation des jeunes pour chercher un emploi. Comme ils sont les plus touchés par le chômage, la question de la motivation à travailler malgré une rémunération quasi-acquise était posée par certains. Les jeunes entre 25 et 30 ans représentent une part importante de la population touchant le RSA, en moyenne 16% des foyers allocataires selon leur activité ou leur situation de famille.
Le principe de l’étude consistait à chercher une rupture dans les chiffres du taux d’emploi entre les jeunes de 24 ans, qui n’ont pas le droit au RSA, et les jeunes de 25 ans, qui eux peuvent le toucher. Entre 2004 et 2009, avec le RMI, le taux d’emploi pour les diplômés de 24 ans était de 76% et passait à 77% à 25 ans, et à 78% à 30 ans. Pour les non-diplômés en revanche, on constate que 2 à 3% des jeunes allocataires du RMI semblent avoir été découragés de reprendre le travail.
Entre 2010 et 2011, avec le RSA, « la rupture n’est plus visible dans les taux d’emploi lors du passage à 25 ans, quel que soit le niveau de diplôme considéré », observe l’Insee. Même si une période de deux ans n’est pas significative, l’absence totale de rupture peut induire que le RSA ne décourage pas les jeunes à trouver un emploi. On peut conclure aussi que ce n’est pas une des raisons du chômage élevé chez les jeunes.
Le chômage chez les jeunes a atteint 22,7% en juillet et 356 000 de ces sans-emploi n’ont pas d’indemnisation. Mercredi, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) n’a pas exclu l’idée d’ouvrir progressivement le RSA aux 18-25 ans.
Nicolas Pasquier
Crédit photo : AFP/ Archives
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