Une façade d'immeuble, en pleine nuit. Soudain, un rideau s'ouvre, on distingue une ombre. "P*tes, sortez de vos terriers comme des lapins ! Vous êtes des p*tes nymphos ! Je promets que vous allez toutes vous faire baiser", lance en espagnol la silhouette. Puis, tous les rideaux s'ouvrent. Des dizaines d'hommes apparaissent et hurlent à l'unisson : "Allez Ahuja ! (nom d'une université madrilène- Ndlr)".
Cette vidéo filmée depuis l'immeuble d'en face est rapidement devenue virale et scandalise l'Espagne depuis ce jeudi (6 octobre). Cette action misogyne aurait été organisée par les étudiants de la résidence universitaire Elias Ahuja, à Madrid. En face de leurs appartements se situe une autre résidence étudiante réservée aux jeunes femmes, celle de l'université Santa Monica. Ces menaces et ces insultes extrêmement sexistes et violentes leur étaient donc adressées.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a rapidement réagi sur Twitter. "Nous ne pouvons tolérer de tels comportements qui génèrent de la haine et portent atteinte aux femmes. C'est particulièrement douloureux de voir que les victimes sont aussi jeunes. Plus de retour en arrière. Les politiques d'égalité sont nécessaires. C'est fini le machisme !"
La ministre de l'Égalité Irene Montero a pour sa part dénoncé "culture du viol et de la terreur sexuelle qui fait des femmes des objets sexuels".
La direction de l'université Elias Ahuja a condamné fermement cet acte de violence dans un communiqué diffusé sur Instagram. "Nous jugeons incompréhensibles et inadmissibles [les actes commis] tant sur la forme que sur le fond, en plus d'être totalement contraire à l'idéologie et à nos valeurs", a-t-elle déclaré.
Elle précise également que les étudiants ayant hurlé ces insultes risquent l'expulsion. Ils devront également présenter des excuses à la direction et aux étudiantes de l'université Santa Monica et participer à des cours de sensibilisation à l'égalité des genres.
D'après l'AFP, plusieurs étudiants auraient d'ores et déjà été exclus de l'université. Le meneur aurait, lui, été également expulsé de son logement, d'après le média espagnol El Pais. Il dispose de quinze jours pour être entendu et donner sa version des faits.
Depuis, les étudiantes de l'université Santa Monica se sont exprimées. Elles défendent l'attitude machiste des étudiants de la résidence Elías Ahuja : "Ils ne nous offensent pas", auraient-elles déclaré, les excusant et qualifiant l'incident de "blague" et de "rituel" entre les universités, rapporte l'agence espagnole Europa Press. Le procureur a cependant annoncé son intention d'ouvrir une enquête.