L'émergence de nouveaux termes pour qualifier des orientations sexuelles ou amoureuses n'a rien d'une mode : il s'agit de la suite logique du lever du tabou sur les sexualités et les identités sexuelles, et de la normalisation de la non-binarité.
Grâce à la prise de parole de personnalités LGBTQI+, beaucoup ont pu se reconnaître dans ces définitions queer, et commencer à vivre comme ils et elles l'entendent. Comme par exemple l'aromantisme, qui définit celles et ceux qui ne ressentent pas de sentiments amoureux.
Comme le note Têtu, citant Genderqueerid.com, la skoliosexualité se réfère à "l'attirance sexuelle envers les individus non-binaires (qui ne se reconnaissent pas dans l'opposition entre les genres féminin et masculin)" ou ceux qui ne se définissent pas en tant que cisgenre.
"Il s'agit d'une sexualité très fluide dans le sens où il n'y a pas d'attirance pour des organes génitaux spécifiques", explique la sexologue Debra Laino à Women's Health. "Au lieu de cela, vous êtes attiré·e par la façon dont les autres personnes perçoivent leur place (ou leur manque de place) dans l'éventail des genres."
Michael Guichet, psychothérapeute spécialisé dans les questions LGBT, précise à Refinery29 que la skoliosexualité ne se limiterait pas à l'attirance pour les personnes transgenres ou non-binaires, "incluant tout un éventail d'identités genderqueer", à savoir "toutes les identités de genre volontairement dissidentes en relation ou non avec une volatilité en matière d'orientation sexuelle", selon Slate.
Le mot skoliosexuel est loin de faire l'unanimité, notamment à cause de sa racine grecque "skolio" qui signifie "tortueux". Certain·es lui préfèrent donc les termes de "cétérosexuel" ou "allotroposexuel".
Par ailleurs, comme le précise GenderQueerid, le terme même de "skoliosexuel" est sujet à polémique, celle-ci pouvant être perçue comme une fétichisation des personnes trans ou genderqueer. Certain·es pointent la séparation entre l'attirance pour les personnes trans et les personnes cis comme problématique.