Lorsqu'on pense au racisme, on pense d'abord à ce que subissent les noirs, les juifs et les arabes. De plus en plus aussi, et notamment depuis l'épidémie Covid-19, on discute aussi du racisme que subissent les gens qui viennent de Chine et d'Asie du Sud-Est. Mais on oublie encore bien des formes que prend le racisme dans nos sociétés. Parmi celles-ci, on peut citer le racisme anti-indien.
C'est volontairement que j'utilise cette expression pour désigner les préjugés à l'encontre de toutes les personnes qui viennent du sous-continent indien. Le propre du racisme est de créer des amalgames, de confondre, de réduire. Et mon quotidien et celui de ma famille me montrent que les stéréotypes et les comportements contre les Indiens, les Pakistanais, les Sri Lankais... se confondent beaucoup.
Vous pensez peut-être que je suis excessif, ou trop sensible ; et que ce racisme, s'il existe, est plutôt innocent.
Mais c'est aussi ce qu'on disait avant pour les autres formes de racisme. C'est aussi ce qu'on disait, il y a encore très peu de temps, pour le racisme anti-asiatique, qui était souvent perçu comme anodin.
Au fond, pour combien de populations tolèrerait-on encore aujourd'hui un personnage comme Apu des Simpsons (celui-ci est toujours présent dans la série, même s'il est désormais silencieux) ? La voix raciste faite par un acteur blanc jusqu'en 2019, et quelques-uns des stéréotypes présents dans la série, ne montrent-ils pas qu'un problème existe ? Pour qui d'autre tolèrerait-on encore les termes racistes de "poundé" et de "pakpak", qu'on retrouve y compris à la télévision ? De mon côté, tout ceci ne me semble pas anodin.
Je pourrais parler de ma vie personnelle. Des commentaires subis, des moqueries sur notre odeur, notre pauvreté, nos commerces, nos mille dieux supposés... Mais je ne veux pas attirer la pitié.