Les Roses ont quitté Abra Pampa ce vendredi matin (21 avril), pour rejoindre Susques au terme d'une spéciale de 319km, une nouvelle fois splendide en terme de paysages (et ce sera comme ça jusqu'à la fin). Une étape marquée par la traversée sableuse d'un immense Rio, régal pour les pilotes, casse tête pour les navigatrices...
Susques. Prononcez " Sousquesse ". A lui seul, ce nom est une invitation au voyage. Altitude 3887 mètres. Rajoutez en 1000, et on est sur le Mont-Blanc. Le tour est vite fait. Une rue principale, une église, deux auberges... On ne se perd pas à Susques, et on s'imagine à chaque coin de rue tomber nez à nez avec le célèbre lieutenant Blueberry. Autour, une nature rocailleuse, ocre. Le Chili n'est qu'à une poignée de km à l'ouest. Au nord, la Bolivie est à peine plus loin. Avec ses cactus et ses rues en terre battue, le village Susques a de des airs de bout du monde. Les Roses y ont bouclé ce vendredi la troisième étape de l'aventure, au terme d'une grosse spéciale de 323,5km.
Sous un beau soleil, le directeur de course Jean-Jacques Rey avait prévenu lors de son briefing matinal : " ne perdez pas de temps ". Virginie et Angeline de l'équipage 102, l'ont pris au mot. Parties à 8h30, le tandem venu du Tarn, a été tellement happé par l'étape qu'il en a... oublié de manger ! Le tracé a d'abord emprunté de grandes plaines désertiques, avec en ligne de mire, le salar de " Salinas Grandes ", immense lac salé de 14 000 hectares posé au coeur de la région de la Puna. Mieux vaut ne pas s'y risquer en voiture. Mais s'aventurer à pied sur un salar de l'Altiplano reste une ligne à cocher sur la liste des choses à faire dans la vie. Les Roses ne s'en sont pas privées. La piste, rapide, a ensuite emmené les équipages jusqu'au PK118, et là, changement de décors et de rythme.
Le sable est apparu. Sous les roues des Roses, un Rio sableux large de 500m et long d'une vingtaine de kilomètres, parsemé de dunettes à franchir en total hors-piste, le tout à 3500 mètres d'altitude. Les pilotes s'en sont frottées les mains. Les navigatrices elles, en ont eu des sueurs froides. Sur cet immense terrain de jeu, Virginie et Angeline se sont régalées, malgré une quinzaine de minutes passées à chercher le bon cap... Le terrain est idéal pou tenter des coups, oser la coupe qui leur fera gagner quelques places au classement général. Tout peut se jouer dans le sable qui exige une concentration de tous les instants dans l'habitacle.
Le duo saluait également l'esprit de solidarité permanent. S'enliser dans ces contrées signifie évidemment sortir tout le matériel (plaques de désensablage, pelles, cordes...) et entamer son combat contre le sable. Au niveau de la mer, c'est déjà du sport. A 3500m, l'oxygène se raréfie et l'on teste rapidement ses limites. Se " détanker " consomme de l'énergie. On y perd de la lucidité pour les choix de navigation à venir. L'aide d'un équipage qui passait par là devient alors un réconfort inestimable. C'est dans ces moments que se forge ce lien unique entre Roses qui se prolongera bien après l'Argentine.
Pour suivre le trophée Roses des Andes 2017, c'est par ici !