Interrogée par Le Parisien, la patiente âgée de 26 ans, qui souhaite taire son nom et conserver l'anonymat, explique être dans un "trou noir" et "choquée" d'avoir été ainsi rejetée par le gynécologue en question. Comme l'indique le journal, c'est la secrétaire du médecin qui a indiqué à la jeune femme qu'elle ne serait pas reçue : "Elle m'a dit que le médecin ne s'occupe pas de ça, et qu'il ne me recevra pas. J'étais sous le choc, c'est la première fois que je subissais une telle transphobie, c'était hyper violent.", a-t-elle raconté au quotidien. Ce à quoi elle a répondu : "Vous êtes transphobes ici !".
De son côté, le gynécologue réfute les accusations de transphobie : "C'est juste que je serai incapable d'examiner une personne trans, de la conseiller, je n'ai pas cette compétence", a-t-il expliqué au quotidien. Et de préciser : "Scientifiquement, un homme est un homme, une femme est une femme. Même s'il se considère comme une femme, je dis que c'est un homme." Sur Sud Radio mardi 12 septembre 2023, il a également présenté ses excuses, évoquant de la maladresse : "Je ne suis pas transphobe", a-t-il scandé.
Le couple ira-t-il jusqu'à porter plainte ?
Invité au micro de BFM TV le 13 septembre 2023, Philippe Deruelle, professeur de gynécologie-obstétrique au CHU de Montpellier a réagi à la polémique. Selon lui, "les gynécologues, dans les années à venir, vont devoir se former à cette prise en charge spécifique." Il évoque quelques pistes dont notamment la mise en place d'"un réseau de gynécologues" formés à prendre en charge les personnes transgenres, de manière à ce qu'elles sachent qui consulter en toute quiétude. "Il va falloir qu'on est, comme pour l'endométriose, des praticiens à la fois bienveillants et extrêmement bien formés", a-t-il conclu.
Les agressions physiques homophobes sont une réalité et celles à l'encontre des personnes transgenres semblent grimper en flèche. Le rapport 2023 de SOS Homophobie rapporte en effet une augmentation de +27% de témoignages de transphobie par rapport à 2021, avec une majorité de victimes qui sont des femmes trans. En tout en 2022, l'association estime avoir reçu 1506 témoignages via ses dispositifs d'écoute et de soutien aux victimes de LGBTIphobies.
Comme le définit un rapport des ministères économiques et financiers publié le 17 mai 2023 à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, la transphobie "désigne les marques de rejet et de violence à l'encontre des personnes transgenres". Aujourd'hui, les discriminations et violences en raison de l'identité de genre sont punies par la loi. Les coupables peuvent écoper d'une peine pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et de 45 000 euros d'amende.
Vous êtes victime de transphobie ? N'hésitez pas à en parler et à porter plainte.