Les femmes affublées de legging seraient-elles persona non grata sur les vols de certaines compagnies aériennes ? C'est ce que laisse croire cette histoire racontée par Shannon Watts sur Twitter dimanche 26 mars.
Sur le réseau social, cette femme par ailleurs fondatrice d'un groupe pour le contrôle des armes à feu, a raconté en direct cette scène surprenante qui s'est déroulée à l'aéroport de Denver, dans le Colorado. Alors qu'elles s'apprêtaient à embarquer à bord d'un appareil d'United Airlines à destination de Minneapolis (Minnesota), trois jeunes filles – dont l'une âgée d'une dizaine d'années - se sont vues interdire de monter à bord de l'avion, au prétexte qu'elles portaient un legging, ce pantalon stretch moulant utilisé pour faire du fitness ou du yoga. L'une d'elles a finalement accepté de se changer et a pu embarquer, tandis que les deux autres ont été contraintes de rester à l'aéroport.
"Une agent ne laisse pas embarquer des filles de Denver pour Minneapolis parce que l'élasthanne n'est pas autorisé ?", a tweeté Shannon Watts. "Elle les force à se changer ou à mettre des robes par-dessus leur legging pour pouvoir embarquer", a-t-elle poursuivi. "Depuis quand @united réglemente-t-il la tenue des femmes?", s'est indignée la femme, ajoutant que l'une des filles était "une fille de 10 ans en legging gris" et qu'elle paraissait "normale et correcte".
Face à l'ampleur prise par la polémique sur Twitter, United Airlines a fini par sortir de son silence. Prenant la défense de ses agents, la compagnie aérienne a expliqué dans un communiqué que ces derniers n'avaient fait que suivre les règles édictées par United Airlines. En effet, les trois filles en legging n'étaient pas des passagères lambda mais des "pass riders", des proches d'employés autorisées à voyager gratuitement ou à prix réduit sur les vols de la compagnie. "Profitant de cet avantage, les "pass riders" sont considérés comme représentants la compagnie [...] et comme beaucoup de compagnies, nous demandons à nos employés et aux "pass riders" de respecter nos règles vestimentaires", explique United Airlines. Interviewé par le Washington Post, un représentant de la compagnie aérienne précise : "Nos passagères ordinaires ne se verront pas refuser d'embarquer parce qu'elles portent des leggings ou des pantalons de yoga."
Ces explications n'ont pas suffi à calmer les esprits. Sur Twitter, la comédienne Patricia Arquette, la mannequin Chrissy Tigen ou encore l'acteur Seth Rogen ont apostrophé la compagnie aérienne pour leur rappeler qu'il s'agissait là de fillettes de dix ans, et que porter des leggings à cet âge ne devrait pas être proscrit par un quelconque code vestimentaire.
"Mettons les choses au clair: les leggings sont des vêtements inappropriés pour votre compagnie ?"
"J'ai déjà voyagé sur United littéralement sans vêtement du bas. Seulement un haut long faisant office de robe. La prochaine fois je mettrai un jean et une écharpe".
"Ici à United, nous essayons juste de fliquer la tenue vestimentaire des filles de nos employés. C'est tout! Cool, non ?"
Si le porte-parole de United Airlines a spécifié que les deux jeunes filles refoulées au moment de l'embarquement avaient finalement pu prendre un autre vol, le #LeggingsGate risque toutefois de faire du tort à l'image de la compagnie aérienne et à son code vestimentaire plus qu'aléatoire. Selon Shannon Watt, le père des jeunes filles étaient en short, mais ça n'a à aucun moment posé problème.