Voir autant de femmes que d’hommes siéger aux conseils d’administration des entreprises du CAC 40, tel est le souhait formulé par J.-F. Copé, le président des députés UMP à l’Assemblée. « Nous allons déposer une proposition de loi prévoyant que 40%, puis à terme 50%, des sièges aux conseils d’administration des entreprises soient réservés à des femmes » déclare-t-il dans un entretien au JDD le 24 octobre.
Le cri d’alarme de Brigitte Grésy ne restera donc pas lettre morte. Dans un rapport sur l’égalité professionnelle remis à Xavier Darcos en juillet dernier, l’inspectrice générale des affaires sociales pointait du doigt « l’invisibilité des femmes dans les instances de décision » : elles n’occupent que 8% des sièges dans la gouvernance des 500 plus grandes entreprises françaises tandis qu’à l’échelle européenne le taux atteint 10%. En France le profil moyen d’un conseil d’administration de quinze personnes présente un seul siège féminin pour quatorze sièges masculins*.
Le député-maire de Meaux, « indigné » de constater la stagnation du combat pour l’égalité professionnelle en France, estime que « l’exemple doit venir d’en haut », notamment au sujet des écarts de rémunération entre hommes et femmes. L’avènement de celles-ci dans la gouvernance des entreprises pourrait faire évoluer les politiques salariales : en 2006 le salaire moyen brut des femmes était inférieur de 27% à celui des hommes, une inégalité qui s’accentue pour les plus diplômées.
La proposition de loi sera examinée par les députés au premier semestre 2010, et offrira à la France une chance de rattraper son retard face aux bons élèves de la parité comme la Norvège et la Suède.
* Etude réalisée par Heidrick & Struggles en septembre 2009 sur la diversité générique dans la gouvernance d’entreprises en France et en Europe.
ALLER PLUS LOIN : Retrouvez la tribune de Jean-François Copé sur ce sujet sur le site de son club GenerationFrance.fr.