Yellowjackets, c'est la nouvelle série américaine diffusée sur Showtime dont tout le monde parle. Un mélange étrange et particulièrement addictif de teen-movie, polar et film d'horreur qui a tenu en haleine une pelletée d'accros touyt au long de ses 10 épisodes. Dans cette histoire, on suit les membres d'une équipe féminine de football lycéenne qui apprend à survivre dans la nature après un crash d'avion et la façon dont les survivantes continuent à vivre cette expérience traumatisante 25 ans plus tard.
Parmi ces rescapées, Shauna, une ado rebelle et secrète devenue une femme au foyer frustrée, mariée par un ancien beau gosse du bahut. La voilà en proie à ses souvenirs et sa culpabilité passés alors qu'elle tente de trouver sa place dans sa vie d'adulte morose. Pour interpréter ce personnage complexe et tout en nuances, on retrouve Melanie Lynskey, déjà croisée dans la série Mon oncle Charlie. Mais son casting a pour le moins été problématique.
En effet, la comédienne a révélé à Rolling Stone que la production de la série lui avait tout bonnement demandé... de perdre du poids pour ce tournage. "Ils me demandaient : 'Que comptez-vous faire ? Je suis sûr que les producteurs vous trouveront un coach. Ils aimeraient vous aider avec ça'", se rappelle-t-elle.
Heureusement, Melanie Lynskey a pu compter sur le soutien sororal de ses co-stars, les fantastiques Juliette Lewis, Christina Ricci et Tawny Cypress, qui n'ont pas hésité à s'élever contre ce body-shaming honteux, Juliette Lewis allant même jusqu'à écrire une lettre aux producteurs pour prendre la défense de sa collègue.
Si l'actrice reconnaît que ces commentaires sur son physique ne sont malheureusement pas nouveaux dans un milieu qui glorifie l'apparence et la minceur, elle a vu dans le rôle de Shauna une opportunité d'offrir une meilleure représentation pour toutes les femmes.
"C'était vraiment important pour moi que Shauna ne fasse jamais de commentaires sur son corps, qu'elle ne mette pas une robe en se disant : 'J'aimerais avoir l'air un peu mieux'. J'ai trouvé important que ce personnage soit juste à l'aise et sexuel et qu'elle n'y pense pas ou n'en parle pas, parce que je veux que les femmes puissent le regarder et se dire : 'Wow, elle me ressemble et personne ne dit : 'Qu'elle est grosse'. Cette représentation est importante."
L'actrice a par ailleurs été étonnée des réactions des spectateurs, qui ont commenté la liaison que son personnage entretient avec un jeune et bel artiste, Adam. "Je me suis dit : 'Wow, vraiment? C'est ce à quoi pensent les gens, que le plus important est qu'il soit mince ou jeune ?'"
Ce n'est pas la première fois que l'actrice donne de la voix pour dénoncer les diktats qui sévissent dans l'industrie du divertissement. En 2021 déjà, elle dénonçait les pressions subies parce qu'elle ne correspondait pas aux "normes" édictées par Hollywood.
"C'est dommage de devoir dire cela, mais le plus grand défi auquel j'ai été confrontée dans ma carrière a été ma propre image corporelle et la façon dont l'industrie perçoit le corps des gens. Il y a une sorte d'attente implicite de perfection parce que tout le monde se ressemble. Mais j'ai fait face à un trouble alimentaire pendant 10 ans, et même quand je pesais 58 kilos, on continuait à me faire des remarques pendant les essayages parce que je n'(avais pas la taille standard."
On salue cette nouvelle voix inspirante pour s'élever contre le sexisme et le body-shaming et on applaudit la nomination dans la catégorie "Meilleure actrice dans une série dramatique" de Melanie Lynskey aux Critics Choice Awards, meilleure réponse aux haters grossophobes.