C’est ce mercredi 4 décembre que le PDG de UnitedHealthcare, Brian Thompson a été assassiné en pleine rue, au cœur de Manhattan. Cet homme d’affaires de 50 ans se rendait apparemment à une réunion tôt le matin avant de s’être fait tirer dessus par un inconnu, qui est toujours en fuite à l’heure actuelle. Quant à Thompson, il est décédé peu de temps après son arrivée à l’hôpital, grièvement blessé à la poitrine.
Pour l’inspecteur en chef de la police de New York, Joseph Kenny : “Tout indique à ce stade qu'il s'agit d'une attaque préméditée, organisée et ciblée”. Selon certains médias américains, les mots “refus”, “défendre” et “destituer” auraient été gravés sur les douilles des balles retrouvées sur la scène de crime. Si cet élément n’a pas été confirmé par les autorités, il laisse sous-entendre le caractère personnel du meurtre, ces mots étant souvent associés au langage des assurances.
Cependant, pour les enquêteurs le poste qu’occupait Brian Thompson serait directement lié au mobile de son assassinat. Étant le PDG de la principale branche santé du groupe UnitedHealth depuis 2021, Thompson était devenu l’une des figures emblématiques de l’assurance santé américaine. Un domaine qui, on le sait, est extrêmement prolifique outre-Atlantique, au détriment de la santé des citoyens américains et notamment des moins aisés.
D’ailleurs, le meurtre de Brian Thompson ne semble pas attirer la compassion du peuple américain qui a plutôt l’air de voir l’assaillant comme un Robin des Bois des temps modernes. Cela devient assez flagrant quand on regarde les différentes réactions sur les réseaux sociaux, on y trouve beaucoup de commentaires sarcastiques utilisant le langage utilisé par les assurances.
“J’envoie mon autorisation préalable, refus de paiement, recouvrement et mes prières à la famille”, “Je suis désolée, une autorisation préalable est demandée pour les pensées et les prières” ou encore de façon plus direct : “Je ne peux pas faire semblant d’en avoir quelque chose à faire, j’espère qu’il nous regarde d’en-bas”. De plus, sous le post d’annonce de la mort de Brian Thompson, posté par UnitedHealth Group sur Facebook, on compte pas moins de 35 000 réactions avec l’émoji mort de rire.
S’il n’est jamais acceptable de se réjouir de la mort de quelqu’un, ces réactions ne sont que le reflet des difficultés que beaucoup trop d’Américains ont à avoir accès à un système de santé raisonnable qui permettrait à tous d’obtenir les soins nécessaires.
Alors que le pays traverse déjà une violente crise des opiacés depuis plusieurs années maintenant, l’industrie des assurances ne semble pas se diriger vers un assouplissement des règles et un accès plus abordable à la santé. Une politique qui ne promet pas d’évoluer positivement avec la réélection de Donald Trump à la tête du pays.