Après le séisme meurtrier, survenu en Haïti en janvier 2010, environ 1 000 enfants haïtiens ont été adoptés légalement par des familles françaises. Après des procédures longues et difficiles, les familles font désormais face à un nouveau problème juridique. En effet, l’enfant haïtien est accepté dans son nouveau foyer par une adoption simple, et non par une adoption plénière, qui implique que la filiation avec la famille d'origine est rompue pour en établir une avec la nouvelle famille, comme le voudraient les parents adoptifs Or Haïti ne reconnaît dans son droit que l'adoption simple. Le gouvernement haïtien s'est de plus clairement opposé, dès 2009, à la légalisation des procédures réalisées en vue d'adoptions plénières. Bruno Badré, porte-parole du ministère de la Justice français a affirmé à ce sujet : « on ne délivre plus d’adoption plénière en France car ce serait méconnaître la souveraineté du gouvernement haïtien ».
Problème pour l’enfant, bien qu’il soit scolarisé et qu’il ait une existence administrative, il ne peut pour autant avoir de papiers, et ne peut être affilié à sa famille adoptive. Les parents et l’enfant ne portent donc pas le même nom. Les adoptants s’inquiètent donc de l’avenir du nouveau membre de la famille, qui ne peut, entre autres, pas partir en vacances avec eux à l’étranger, ou qui pourrait payer plus de droits de successions que les enfants biologiques. De plus, à qui serait confié l’enfant en cas de décès des parents ? Pour toutes ces angoisses, les parents adoptifs ont décidé de rejoindre le collectif Égalité Enfants Adoptés (EEA), pour manifester ce samedi 19 novembre devant le ministère des Affaires étrangères. « Nous sommes scandalisés et inquiets. Après avoir vécu l’abandon et la misère, il faut encore leur infliger ce flou identitaire et cette instabilité psychologique », confie Olivier Janne, président du collectif EEA.
Nicolas Pouilley
(Source : lefigaro.fr et lacroix.com)
Crédit photo : Hemera
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