Le monde scientifique a encore des progrès à faire en termes d'égalité des sexes. Alors qu'il y a peu, une revue retoquait un article au motif qu'il avait été rédigé par deux femmes, un astrophysicien a mis les pieds dans le plat récemment en insinuant que la science était une affaire d'hommes.
Lors d'une émission de radio, Shrinivas Kulkarni, professeur renommé au California Institute of Technology, a maladroitement défini la recherche comme une activité de "garçons qui font joujou" ("boys with toys", en anglais), provoquant l'ire de nombreuses chercheuses.
Sur Slate.com, l'anthropologue Kate Clancy a poussé un coup de gueule à la suite de cette émission. "Ma fille de 7 ans en sait plus sur la migration des grues blanches que la plupart des adultes, peut déterminer le sexe d'un papillon et a conçu ses propres outils en utilisant l'imprimante 3D du labo de son père." Et la scientifique d'égrener les statistiques qui montrent que les filles sont encore et toujours discriminées dans l'univers scientifique, quand elles ne sont pas victimes de harcèlement sexuel.
Loin se contenter de témoigner sur son expérience de scientifique, Kate Clancy a lancé une vaste campagne sur Twitter, postant des photos d'elle et de ses étudiantes en train de travailler avec leurs "jouets" à elles. Bientôt, d'autres femmes se sont jointes au mouvement, dévoilant des photos d'elle en train de manipuler des robots, des microscopes et d'autres engins sophistiqués. Ces clichés, accompagnés du mot-dièse #girlswithtoys montrent que la science n'est pas pré carré des hommes et que de nombreuses femmes s'épanouissent dans leurs métiers scientifiques, loin des clichés.
Depuis quelques années, les initiatives se multiplient afin non seulement de lutter contre les clichés sexistes qui ont encore cours dans le domaine de la science, mais également d'encourager les filles dès leur plus jeune âge à embrasser des carrières scientifiques. Les marques de jouets ont d'ailleurs emboîté le pas des institutions en inventant de nouveaux produits destinés à sensibiliser les petites filles aux matières scientifiques : figurines Lego, mais aussi jeux de construction pour filles, etc...
Les études récentes sur les relations qu'entretiennent les filles avec les sciences montrent en effet que celles-ci se désintéressent des mathématiques ou de la physique au collège malgré leurs bons résultats scolaires car on ne les encourage pas assez dans ce sens.