Si on commence à faire le tour de toutes les croyances qui ont échauffé les esprits de nos ancêtres à travers les âges, on n'a pas fini de rigoler. On a déjà vu ce qu'ils avaient été capables de sortir en ce qui concerne les femmes, mais allons plus loin en nous penchant sur les croyances aberrantes concernant les cheveux des femmes à travers l'histoire.
Si l'on en croit les affirmations de Victoria Sherrow dans son livre Encylopedia of Hair, la raison pour laquelle les aristocrates japonaises se faisaient des coiffures aussi élaborées et empilées n'était pas que basée sur des questions d'esthétisme. En effet, selon elle, c'était surtout parce qu'on pensait que plus la coiffure pesait sur la tête, moins la femme avait de chances de trop cogiter.
Comme on trouve peu de sources pour confirmer cette théorie, il se peut qu'il s'agisse aussi d'une croyance populaire visant à expliquer le but de ces pièces montées capillaires et à se moquer du mode de vie des gens de la haute.
Pline l'Ancien est l'un des maîtres en ce qui concerne les vieilles croyances poussiéreuses et aberrantes puisqu'il en a répertorié un sacret paquet dans son Histoire Naturelle. Concernant les cheveux, le vieux Romain avait même quelques astuces pour celles qui voulaient se les teindre. En voici une, qui fait rêver :
"Laissez reposer 40 jours des sangsues dans du vin rouge, et tout de suite avec le jus obtenu colorez le cheveu."
Si vous voulez un produit 100% naturel sans silicone, ni paraben (mais pas trop cruelty-free), c'est quand même le pied.
Dans une grande partie de l'Europe médiévale, les femmes mariées se devaient de garder leur cheveux couverts en public. C'était un signe de bonne vertu, et se montrer avec les cheveux à l'air supposait bien des choses qui n'aidaient pas vraiment leur réputation (on parle du Moyen-Âge après tout, hein).
Résultat, le fait de découvrir les cheveux d'une femme sans son accord en public constituait un acte illégal et lourdement réprimandé par des amendes qui excédaient de loin celles qu'on risquait en insultant publiquement un homme.
Retour au Japon pour ce petit conte féodal qui prête des vertus carrément paranormales aux cheveux des femmes. On raconte que des femmes laissaient leurs cheveux fraîchement coupés dans les temples et les lieux de prière en espérant qu'ils attireraient les esprits de leurs frères, pères ou maris pour les guider jusqu'à chez eux.
On pensait que les cheveux des femmes japonaises avaient le pouvoir d'attirer les esprits et il fallait donc qu'elles fassent un peu gaffe à ne pas attirer les plus mauvais d'entre eux. Les cheveux des hommes, en revanche, n'avaient aucun pouvoir secret caché dans leurs follicules.
Quarante ans avant Jesus-Christ, l'empereur romain Caligula était bien emmerdé : comment faire pour que les prostituées et les femmes vertueuses soient bien différenciables du premier coup d'oeil ? Pas de cuissardes et de bas résilles à l'époque, il fallait donc trouver un moyen infaillible de séparer les deux catégories de femmes pour qu'on puisse les identifier le plus facilement possible.
C'est donc pour cette raison qu'il a décidé de faire passer une loi forçant toutes les prostituées romaines à se teindre les cheveux en blond (ou à porter une perruque blonde, au minimum). C'est d'ailleurs en partie ce qui expliquerait la raison pour laquelle on a si longtemps associé les cheveux blonds au désir et à la sensualité, et que les blondes sont devenues si populaires, siècle après siècle.
Merci Cali.