Une récente étude relayée par le New York Post menée sur 1747 femmes en Angleterre a permis de conclure que 62% d’entre elles regardaient (ou plutôt avaient déjà checké) leur smartphone pendant l’amour.
Les raisons les plus souvent invoquées sont :
- Pour répondre à un appel (34%)
- Pour répondre à un SMS (24%)
- Pour répondre à un email (22%)
- Pour aller sur les réseaux sociaux (4%)
Si les hommes, eux, ne sont « que » 48% à admettre avoir un tel comportement, le plus étrange reste que 34% de ceux qui ont admis avoir un tel comportement pendant l’acte ont ajouté que celui-ci ne dérangeait pas du tout leur partenaire.
Sommes-nous tous devenus si dépendants de notre portable qu’il nous soit devenu impossible de nous adonner à une bonne petite partie de jambes en l’air sans être distrait à chaque vibration de celui-ci ? Il semble bien que le Fomo ait vaincu toute résistance.
Le Fomo, c’est quoi ? C’est le nouveau syndrome qui touche les accros aux réseaux sociaux, lesquels vivent dans la peur permanente de rater une info, un scoop, un buzz. La peur du OLD les étreint à tel point que, tels des toxicomanes, ils sont incapables de lâcher ne serait-ce que quelques minutes leur smartphone de peur d’être éjecté du flux (plus que du lit, manifestement). Dans une récente chronique sur GQ Magazine, le journaliste Vincent Glad avait très justement comparé le Fomo à l’épreuve des poteaux sur Koh-Lanta dont le but est de rester le plus longtemps possible, faisant fi de la chaleur, de la soif ou des douleurs musculaire.
Si tu tombes (donc, que tu lâches le fil de la communication réactive), t’es éliminé, old, out.
Une autre étude menée par AVG Technologies montre que 57% des femmes préfèrent se passer de sexe pendant une semaine que de leur smartphone. Damned ! La bagatelle « réelle » serait-elle devenue elle-même OLD, progressivement remplacée par le sexe virtuel et autres cyber-branlettes, préférés à l’acte ancestral à la papa (car ne nous le cachons pas, les cybersexe et autre sexe 2.0 ont, eux, toujours le vent en poupe) ? Ou bien l’acte en lui-même aurait-il perdu de sa qualité avec les ans, la faute à la porno-éducation, ce qui justifierait le désintérêt soudain des individus, notamment des femmes, pour l’étreinte bestiale à l’ancienne, laquelle est censée tout balayer sur son passage ? C’est un peu la poule et l’œuf.
Il semble bien que les individus voient aujourd’hui leur smartphone comme une extension d’eux-même, dormant pour la plupart à son côté (66% des utilisateurs) après avoir copulé en sa présence, donc. Ils sont nombreux sur les forums à déplorer ce trouple formé entre le couple et le smartphone, lequel, en s’imisçant progressivement dans la relation, serait, selon certains, le principal responsable de leur rupture.
Comme dans toute addiction, pourtant, il semble que la prise de conscience soit longue. En effet, ainsi qu’en témoigne le site Rue89, qui a le mois dernier publié un article sur les « shabbat de déconnexion » (ces petites périodes de off que, du plus en plus, les addicts s’imposent), la plupart des lecteurs de l’article ne se sont absolument pas reconnus dans la description qui était faite du nomophobe lambda. Pourtant, le nombre d’applications telle que Freedom, payante, qui bloque votre accès Internet 8 heures de suite ou Anti-social, qui vous empêche d’aller sur les réseaux sociaux, se multiplient et doivent leur naissance à ce phénomène toxicologique grandissant. Sherry Turkle, auteur de Alone together (Seuls ensemble), souligne dans un article du Monde qu’une personne qui checke ses mails et sms est aussi contagieuse pour son entourage qu’un individu qui baille. Quid, alors, de notre fameux couple dans sa chambre à coucher, celui-là même dont les deux femmes sur trois s’emparent de leur smartphone en plein coït ? Chacun fricotant alors avec son portable, on imagine aisément que les positions possibles restantes puissent laisser relativement de marbre.
De même que l’on conseillait aux couples, il y a quelques années, de prohiber la télévision dans la chambre à coucher, il semble bien que les nouveaux écrans n’aient pas non plus leur place dans le sanctuaire 2013.
Smartphone ou smart sexe, l’heure du choix a sonné !