La télévision et le cinéma affichent une certaine nostalgie pour la prostitution d'autrefois. Après Maison Close sur Canal +, c'est maintenant le Festival de Cannes qui sélectionne deux films sur la prostitution. « Sleeping Beauty » raconte l'histoire d'une jeune femme qui fait partie d'un réseau de prostitution fétichiste et oublie tout chaque matin grâce à des pilules. « Apollonide, souvenirs de Maison Close » retrace le quotidien d'une Maison Close au début du XXème siècle.
De quoi est-on nostalgique ? Est-ce le retour du « bordel » dans un sens littéral ou figuré ? Et ceci expliquerait-il pourquoi certains membres du gouvernement réfléchissent actuellement à la pénalisation du client ?
Le « bordel » continue. A Anvers, en Belgique, une jeune femme à vendu sa virginité, via une agence d'escortes, pour 50.000 €. Pour échapper aux critiques sur une forme de prostitution, elle reverse 5% à une oeuvre caritative, tout comme l'agence. « Il est grand temps que je me débarrasse de cette virginité. Je ne trouve pas si grave cette histoire de première fois. Ce n'est jamais que du sexe après tout » , dit-elle. Parce qu'on ne peut plus perdre sa virginité, il faut la vendre ?
Continuons avec le « boxon » : au Japon, un laboratoire de l'Université d'Electro-Communication a mis au point une machine à s'embrasser avec la langue via Internet. Les partenaires branchent sur leur ordinateur connecté un boîtier d'où sort une sorte de paille qui stimule la langue. Le « Kiss Transmission Device » prend en compte le goût, le rythme de la respiration et l'humidité des muqueuses. Le plus de cette affaire : on peut stocker les sensations sur son disque dur, comme des informations, et les revivre autant de fois que nécessaire. Alors l'attente et les souvenirs entre deux rendez-vous, garants du désir, sont à ranger aux oubliettes ?
A en croire le brouhaha de cette semaine, on serait tenté de supposer que dans une société individualiste comme la nôtre, nous aurions maintenant si peur de l'émotion de la rencontre et de son éventuel corollaire, l'échec, qu'on opterait pour deux alternatives, le sexe tarifé et le sexe virtuel. Ce serait oublier un peu vite que l'amour est aussi cette formidable machine à fabriquer de la dopamine et de l'ocytocine, qui sont les garants de notre bien-être et de notre bonne humeur.
C'est aussi la raison pour laquelle notre plaisir ne fond pas au soleil, au contraire il augmente.
Pour ou contre la pénalisation des clients des prostitués
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