"Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ?"
Cette réplique, la plus célèbre de l'histoire du cinéma français (aux côtés du tout aussi romantique : "T'as de beaux yeux tu sais..."), Frédérique Bel a décidé de la faire sienne. Et de la mettre en pratique.
En Une du magazine Playboy, la mannequin et comédienne, égérie fashion et incarnation jubilatoire de la Minute Blonde (pour les nostalgiques de l'esprit Canal), se dévoile, à l'instar de la Brigitte Bardot du Mépris. Elle met en scène son corps, sans filtre. Une tenue d'Eve qu'elle revendique, et même qu'elle défend, comme une démonstration artistique, l'expression d'un désir et... D'une liberté au féminin.
C'est même féministe.
Elle s'explique sur Instagram, à celles et ceux qui semblent peu goûter à ce nu, finalement peu différent de tous ceux que l'on trouve dans les galeries d'art depuis belle lurette "Si vous aviez mon corps, vous feriez pareil", s'amuse l'actrice... Qui, en interview, pousse la réflexion encore plus loin. Et rappelle que l'intime - oui, oui, même les photos sexy - est politique. Quitte à défriser les misogynes.
Dans Playboy, la mannequin se met à nu.
Entre deux clichés sulfureux, c'est le flux de sa pensée qu'elle effeuille. Elle explique qu'elle a toujours admiré les pochettes des albums de Roxy Music, le fantastique groupe de Bryan Ferry (l'homme le plus glamour au monde). Sur ses pochettes, des femmes en culottes, la poitrine nue, se cachant les seins... C'est là que Frédérique Bel a forgé sa philosophie.
A savoir ?
"Je crois que l'érotisme est un pouvoir que les hommes nous envient !", se réjouit-elle, confessant : "Je suis à l'aise avec mon corps, je le trouve plutôt joli, c'est un cadeau du Ciel, c'est aussi un instrument, quand on est actrice, mannequin lingerie...". A la lire encore, l'image de "la femme soumise" est un cliché trop souvent associé à la sexualité, et aux rapports entre hommes et femmes. Il faut s'en émanciper pour comprendre qu'en vérité, le sexe est une force, si ce n'est un pouvoir.
Et surtout : le désir, la sensualité.
Frédérique Bel précise cependant : si elle ne craint pas de dévoiler son corps, "celui-ci n'est pas à vendre !". C'est là tout un pan des réflexions du féminisme pro-sexe qui s'esquisse dans sa bouche. A savoir, la sexualité comme forme de liberté, comme partie de son identité également, mais aussi, indissociable, la notion, primordiale, de consentement. Ce qui n'épargne pas aux femmes libres le "slut shaming", hélas. Zahia Dehar en parle d'ailleurs très bien dans cette prise de parole audacieuse.
A la lire, Frédérique Bel, on pense à certaines de ses consoeurs qui semblent partager le même état d'esprit. Comme Virginie Efira. L'actrice Césarisée multiplie les scènes de nu dans ses films. Car elle entretient avec son corps et sa sexualité un rapport très sain.
"J'ai le droit de me foutre à poil, non ?", s'amusait-elle dans les pages du magazine Society. Précisant : "Je trouve passionnant, dans une vie, ce qu'est la libido, ce qu'est l'acte sexuel, et j'aime les films qui en parlent, qui le montrent, où il y a un point de vue"
Virginie Efira toujours, à Madame Figaro cette fois-ci : "Je me souviens de Sharon Stone qui exerçait son pouvoir sur les hommes en écartant les jambes !... Ce n’est pas parce qu’on est une femme à la féminité exacerbée qu’on perd ses droits, sa dignité, et qu’on se soumet à l’homme pour autant. On a dépassé depuis longtemps le statut d’objet sexuel, alors pourquoi ne pas en devenir un si on en a envie ?"