Et si c'était le coeur du film ?
Sous le gore de The Substance, conte sanglant, féministe et frénétique, se dévoile une actrice : Demi Moore. Le sex symbol des années 90 fait un come back historique dans le film de Coralie Fargeat, qui trace sa route en salles et traumatise déjà nombre de spectateurs.
Demi Moore a tout donné pour cette farce abordant quête de jeunesse éternelle, male gaze, misogynie de l'industrie, âgisme et bien d'autres choses. Ensanglantée, tragique, grotesque, le corps malmené (avec l'aide de sa cascadeuse), l'actrice américaine va jusqu'à.. Se mettre littéralement à nu dans une scène sulfureuse. Littéralement : elle se dévoile en tenue d'Eve à 61 ans.
Ce "full frontal" prend place dans la salle de bains de la protagoniste, face à un miroir, dans un intérieur blanc épuré, avant sa toute première "métamorphose". Et on vous partage dans cet article tous les secrets de cette séquence très osée. Sauf que l'on avait jamais entendu la principale concernée évoquer cet instant suspendu, audacieux et rare.
Interrogée par le New York Times, elle explique enfin le pourquoi de cette nudité. Et elle le fait de manière très, très cash.
La scène est crue, intimiste et puissante.
Star sexagénaire, Demi Moore dévoile une nudité politique dans cette scène : celle d'une actrice dans le plus simple appareil à soixante ans, à l'heure où l'âgisme fait encore des ravages à Hollywood, et voit quantité de comédiennes rares être exclues des écrans - heureusement, certaines actrices se rebellent, comme le démontre notre enquête.
Lorsque l'on voit cette scène, on est conscient qu'il ne s'agit pas du travail d'une doublure, car elle paraît très authentique : alors que le corps de Margaret Qualley est volontairement retouché par Coralie Fargeat dans le film (afin de bâtir tout un discours sur l'hyper sexualisation des femmes) celui de Demi Moore ne subit aucune modification, et cela se perçoit à l'image.
"J'ai ressenti une certaine libération", se réjouit Demi Moore dans les pages du New York Times à propos de cette scène très introspective. "C'est une séquence qui ne nécessitait pas de ma part d'être parfaite", poursuit-elle. Avant d'avouer avec beaucoup d'autodérision : "Oui je peux clairement me dire durant cette scène : mon cul est affreux !"
"Mais ça ne me dérange pas !"
Entre complexes et "libération", difficile de mieux définir son personnage dans ce film fou, où palpite une âme, une grande sensibilité : la vulnérabilité de cette ex star prête à tout sacrifier pour s'apprécier face au miroir. Sous ses vêtements glamour, on perçoit le regard qu'elle se dédie, et il n'est pas très bienveillant.
D'ailleurs, une autre scène de "mise à nu" très forte de Demi Moore nous vient illico à l'esprit à ce propos : on vous la relate dans cet autre article détaillé. C'est quelque part la plus dérangeante de toutes, et elle est toute aussi capitale pour comprendre ce film labyrinthique.