César de la meilleure actrice pour Antoinette Dans Les Cévennes, Laure Calamy est une merveille nationale, tout aussi impressionnante dans la comédie que dans le drame. C'est souvent une sorte d'énergie tragicomique dévastatrice d'ailleurs qui caractérise ses performances à l'écran, des rôles de mères déchaînées et de femmes libres. Récemment encore, elle donnait le la au plaisir féminin, retentissant et pluriel, dans Iris et les hommes : une comédie littéralement jubilatoire.
Grand écran où elle n'hésite pas à dire "oui" aux plus audacieux personnages : ce rôle de travailleuse du sexe dans Une femme du monde, par exemple, rare exemple d'oeuvre française militante sur le sujet. Et de sexe d'ailleurs, il est souvent question dans ses (abondants) films.
De nudité, en tout cas, frontale et sans filtre, la comédienne n'hésitant jamais à se dévoiler face aux caméras pour donner chair à ses alias de fiction. Tant et si bien d'ailleurs que Léa Salamé sur les ondes d'Inter s'est permise cette étrange familiarité en pleine interview : "Vous aimez bien être à poil, vous...".
Mais cela ne dérange pas du tout la principale concernée. Qui rétorque à cette remarque cavalière avec le grand sourire qu'on lui connaît.
Et une punchline...
Vous aimez bien être à poil, vous, non ? Avouez qu'on a déjà connu meilleur début de date. Ou d'interview.
"Oui j'aime bien ça !", a d'abord affirmé Laure Calamy, bienveillante, face à son interlocutrice, appuyant son assertion d'un rire très généreux. Avant de se permettre une introspection ô combien libératrice, qui devrait en inspirer plus d'un(e). "Ca me touche d'être nue, le corps nu m'intéresse", avoue-t-elle en un premier temps.
Avant de poursuivre : "Le corps nu, quel qu'il soit. Je trouve ça beau, même un corps dit 'mal foutu'. Quand on regarde des spectacles de danse par exemple. C'est émouvant, intéressant, c'est notre état premier, quelque chose d'universel se raconte dans la nudité. Un corps nu, dans la nature, c'est troublant : on ne sait plus à quelle époque on est"
Des mots qui font beaucoup penser aux réflexions tout aussi intimes de sa consoeur Césarisée : Virginie Efira, bien sûr. Celle-ci à l'unisson n'hésite jamais à s'exprimer sur son rapport à la nudité, au sexe, à son propre désir. Ses nombreuses scènes en tenue d'Eve dans ses films témoignent d'une relation toute aussi libre à son corps.
"J'ai le droit de me foutre à poil, non ?", s'amusait-elle d'ailleurs dans les pages du magazine Society. "Je trouve passionnant, dans une vie, ce qu'est la libido, ce qu'est l'acte sexuel, et j'aime les films qui en parlent, qui le montrent, où il y a un point de vue", assurait-elle. Récemment, c'est du côté de Madame Figaro que l'interprète confessait : "Oui, la sexualité m’intéresse. Le fait qu’une femme inspire du désir n’est en rien dégradant. Je me souviens de Sharon Stone dans Basic Instinct, qui exerçait son pouvoir sur les hommes en écartant les jambes !"
"Ce n’est pas parce qu’on est une femme à la féminité exacerbée qu’on perd ses droits, sa dignité, et qu’on se soumet à l’homme pour autant. On a dépassé depuis longtemps le statut d’objet sexuel, alors pourquoi ne pas en devenir un si on en a envie ?... Et j'espère que les femmes me trouvent sexy elles aussi !", achevait la comédienne, avec malice.
On imagine aisément Laure Calamy partager cette analyse.