On a beau s'indigner chaque année, encore et encore, de l'écart entre le salaire perçu par les femmes et celui des hommes, les inégalités continuent de se creuser. Alors que l'an dernier, les fondatrices de la newsletter Les Glorieuses, Rebecca Amsellem et Alix Heuer, avaient calculé que les femmes travaillaient gratuitement à partir du 7 novembre à 16h34, cette année, ce bénévolat forcé commence 4 jours plus tôt. Soit dès le 3 novembre à 11h44 et 9 secondes.
Pour arriver à cette conclusion, les deux fondatrices des Glorieuses se sont basées sur les chiffres d'un rapport de l'institut statistique européen Eurostat réalisé cette année. Intitulé The life of women and men in Europe : a statistical portrait, cette étude met en évidence les inégalités salariales persistantes en Europe. À compétences et poste égaux, nous continuons à être payées 15,8% de moins que les hommes, ce qui veut dire que nous travaillons "gratuitement" pendant 39,7 jours ouvrés. Et ce peu importe le secteur économique où nous évoluons (industrie, construction et services, à l'exception de l'administration publique).
"Il y a un recul de l'égalité salariale en France. Cet écart de rémunération est plus important que celui de la dernière étude d'Eurostat (données de 2010). Les femmes ne travaillent plus 'bénévolement' à partir du 7 novembre 16h34 comme l'année dernière mais quatre jours plus tôt", s'indignent les Glorieuses.
Basé sur les données de l'année 2015, le rapport de l'Eurostat est d'autant plus alarmant qu'il rejoint les conclusions d'autres études portant sur le même sujet, mais qui ne partagent pas le même mode de calcul. Ainsi, selon l'Observatoire des inégalités, en 2012, tous temps de travail confondus, les femmes gagnaient 25,7% de moins que les hommes.
À ce rythme, ont calculé Les Glorieuses, l'égalité salariale ne sera pas atteinte avant 2186.
Eh bien, continuer à nous mobiliser pour que l'égalité salariale entre femmes et hommes ne reste pas une jolie promesse et se mue en une réalité concrète.
L'an dernier, les Glorieuses, rejointes par des associations féministes, avaient appelé à un vaste rassemblement, partout en France, pour réclamer l'égalité salariale. Elles comptent bien renouveler l'expérience cette année afin "d'initier une véritable prise de conscience autour de l'égalité salariale", nous expliquait l'an dernier Alix Heuer.
Outre la mobilisation en ligne autour du hashtag #3novembre11h44, Les Glorieuses prévoient cette année encore des rassemblements un peu partout en France. Si pour le moment, le lieu de rassemblement parisien reste à définir, une page Facebook a été créée pour informer les participant.e.s de l'avancée de la mobilisation. Vous pouvez aussi compter sur nous pour vous tenir informé.e.s.