C'est une annonce qui n'était pas inconnue des connaisseurs de l'acteur. Alain Delon avait exigé que son chien, Lobo, le suive jusqu'au tombeau. Autrement dit, que Lobo soit euthanasié suite à sa mort.
Alain Delon souhaitait effectivement être enterré aux côtés de ce compagnon, berger malinois qui partageait sa vie depuis dix ans, dans son domaine de la Brûlerie, dans le Loiret. Souhait plus que concret puisque tel que le rapporte ce reportage de La voix du Nord, la star avait même engagé des démarches administratives, de la bouche même du sous-préfet du Loiret, Christophe Hurault.
Mais alors que la légende du cinéma français s'est éteinte ce 17 août, de nombreuses associations réagissent à ce souhait des plus polémiques.
A juste titre.
"La SPA tenait à rendre hommage à Alain Delon, ami des animaux et défenseur de la cause", s'est ainsi exprimé sur Twitter la Société de Protection des Animaux, avant de poursuivre : "Cependant la vie d'un animal ne doit pas être conditionnée à celle d’un humain. La SPA se porte volontaire pour recueillir son chien et lui trouver une famille".
Mais on s'en doute, cette nouvelle ne se résume pas à un tweet.
Dans les pages de Paris Match, l'acteur cher aux cinéastes italiens de la grande époque avait effectivement affirmé : "Si je meurs avant Lobo, je demanderai au vétérinaire que l’on parte ensemble. Il le piquera afin qu’il meure dans mes bras. Je préfère ça plutôt que de savoir qu’il se laissera mourir sur ma tombe avec tant de souffrances".
Et pourtant...
En 2021, on le rappelle, Alain Delon s'engageait ouvertement auprès de bénévoles mobilisés pour empêcher l'euthanasie de six chiens, au sein du du refuge de Bort-les-Orgues. "C'est un grand passionné et un défenseur de la cause animale. C'est un soutien de poids pour les bénévoles dans leur combat pour sauver la vie de ces chiens", déclarait alors sur les ondes de France Bleu le président du refuge Alexandre Chauvet.
Alain Delon s'opposait dès lors clairement à un arrêté du maire de Bort-les-Orgues ordonnant ladite euthanasie.
Contradictoire ?
Toujours est-il que depuis le 17 août, le rappel de cette exigence fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux.
Florilège : "défenseur de la cause animale, mais il voulait euthanasier son chien quand il allait crever, c’est moi où c’est le monde qui est à l’envers ?", "Ce serait légitime qu'un de ses enfants recueille son chien", "Un ami des animaux ça n’envisage pas d’emmener son chien dans la mort avec lui ! Même s’il a changé d’avis", "Aimer les animaux…et vouloir tuer son chien qui est en bonne santé, juste pour l’avoir auprès de soi… mmmh d’accord !", "On n'a pas a euthanasier un animal en bonne santé".
Cette affaire s'est résolue fort heureusement sur une happy end.
La fondation de protection des animaux Brigitte Bardot - l'une des grandes amies de l'acteur a finalement adopté Lobo. Une conclusion logique en cohésion avec les convictions personnelles d'une autre légende du cinéma français.