La pollution, plus nocive pour les enfants lors des trajets en voiture qu'à l'extérieur, voilà le constat alarmant fait par divers scientifiques. Nos bambins seraient soumis à des niveaux plus dangereux de pollution atmosphérique lorsqu'ils se trouvent en voiture, car l'exposition à l'air toxique est souvent beaucoup plus élevée dans les véhicules que dehors, explique au Guardian le Professeur David King, ancien conseiller scientifique en chef du gouvernement britannique. Ce dernier préconise d'ailleurs que les enfants se rendent à pied ou à vélo à l'école pour préserver leur santé. Et pour cause, la pollution atmosphérique, connue pour endommager les poumons en développement des enfants, aurait également des impacts négatifs quant à leur capacité d'apprentissage scolaire comme l'indiquent des recherches.
Une mise en garde qui concernerait également les véhicules "propres" car les enfants, assis à l'arrière, sont comme cloisonnés "dans une boîte contenant les gaz toxiques de tous les véhicules autour de vous". Il n'y a donc pas, selon cet expert, de demi-mesure : "La meilleure chose à faire pour notre santé à tous, est de laisser nos voitures de côté". Une ligne de conduite qui aurait d'autres bienfaits car comme le professeur le souligne "Il a été démontré que les avantages pour la santé de la marche et du cyclisme l'emportent de loin sur les impacts de la respiration dans la pollution". Une série d'expériences menées depuis 2001 a en effet révélé que les personnes se déplaçant en voiture étaient exposées à des niveaux de pollution atmosphérique beaucoup plus élevés que ceux qui empruntent ces mêmes routes, à pied ou à vélo.
Selon lui, il est donc primordial que les conducteurs soient mis au courant des dangers de cette pollution subie en voiture car "si plus de conducteurs connaissaient le dommage que cela pouvait avoir sur leurs enfants, je pense qu'ils y réfléchiraient à deux fois avant de remettre un pied dans leur voiture".
Ben Barratt, du King's College de Londres, a mesuré l'exposition des personnes voyageant en voiture, en bus, en vélo et à pied à Londres, en 2014 et voici ses conclusions : "Le conducteur de voiture, a pendant très longtemps, été exposé au plus haut niveau de pollution" déclare-t-il ajoutant que "les fumées des véhicules de devant comme de derrière pénétraient dans la voiture piégeant ses passagers. Il est erroné de croire que l'on peut échapper à la pollution en étant assis dans un véhicule."
Troquer sa voiture et se déplacer à pied ou à vélo, un avis partagé par le professeur Stephen Holgate, expert en asthme de l'Université de Southampton et président du groupe de travail sur la pollution atmosphérique au Royal College of Physicians, qui estime que l'impact de la pollution atmosphérique est "neuf à douze fois plus élevé dans la voiture qu'à l'extérieur". Il précise également que si les enfants sont plus vulnérables que les adultes c'est parce que la pollution atmosphérique peut entraver la croissance de leurs poumons et engendrant de l'asthme et d'autres affections respiratoires.
Et ce n'est pas tout. Une autre étude réalisée à Barcelone, a montré que la pollution de l'air réduit la capacité des enfants à se concentrer et ralentit leurs temps de réaction. "Cela ajoute à la preuve que la pollution atmosphérique peut avoir des effets nocifs potentiels sur le développement neurologique", ont conclu les scientifiques.
Enfin, se rendre à l'école en marchant ou en pédalant permet aussi à notre progéniture de faire davantage d'exercice physique et donc de conserver une meilleure santé.