Considérant l'allaitement maternel comme un « droit » pour les enfants jusqu'à leurs deux ans, le Conseil fédéral national des Émirats arabes unis vient d'adopter un article obligeant les jeunes mères à allaiter leur enfant. Ce dernier entre dans le cadre d'une nouvelle loi sur le droit des enfants, précise le Huffington Post américain qui rapporte l'information.
Mais si toutes les organisations sanitaires sont unanimes quant aux bienfaits de l'allaitement maternel, pas sûr que cette clause soit une bonne idée pour autant. « Les jeunes mamans sont très vulnérables. Elles ont besoin d'être épaulées, encouragées et informées », a réagi Out of the Blues, une association de soutien aux mères basée à Dubaï, dans les colonnes du quotidien The National. Et de poursuivre : « Nous pensons que si encourager les femmes à allaiter est un but louable en soit, c'est en aidant celles qui le peuvent et qui le veulent, et non en punissant celles qui n'en sont pas capables, que nous tirerons tous des bénéfices pour l'amélioration de la société. »
À noter par ailleurs que les femmes ne sont pas toutes en capacité de donner le sein. Un problème que le Conseil fédéral a anticipé en proposant de mettre des nourrices à disposition des mères ne pouvant allaiter pour des raisons de santé. Mais où ces « nourrices » seront-elles recrutées ? Par qui seront-elles rémunérées ? Devront-elles vivre avec la jeune maman et sa famille pour pouvoir nourrir l'enfant à toute heure du jour et de la nuit ? Autant d'interrogations soulevées par Carrie Murphy dans un post publié sur son blog Mommyish.com.
>> Allaitement maternel : débat autour d'un programme d'incitation à New York <<
La pression autour de cette question est de plus en plus forte sur les épaules des jeunes et futures mères. Dans plusieurs pays du globe, les gouvernements cherchent ainsi à encourager l'allaitement. En effet, en novembre dernier une organisation de recherches médicales britannique offrait aux mamans des bons d'achat de 140 euros minimum en échange d'une promesse d'allaitement. Un an plus tôt, en août 2012, c'est Michael Bloomberg, ancien maire de New York, qui lançait sa campagne de promotion de l'allaitement au sein, avec le soutien des maternités de la ville. Ces dernières s'étaient engagées à suspendre la distribution gratuite d'échantillons de lait maternel tandis que les stocks de lait en poudre étaient gardés sous clé.