Alors que l’Institut de Veille sanitaire lançait en janvier dernier l’étude Epifane, destinée à analyser l’alimentation des nourrissons français pendant leur première année de vie, l’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme sur l’abandon progressif de l’allaitement maternel dans de nombreux pays. Au niveau mondial, moins de 40 % des enfants de moins de six mois seraient allaités exclusivement, selon les chiffres de l’organisation qui estime par ailleurs que de nombreuses vies pourraient être sauvées si les mères de famille étaient encouragées à allaiter. « L’allaitement maternel optimal allié à une alimentation d’appoint aide à prévenir la malnutrition et peut sauver près d’un million de vies d’enfants », peut-on lire sur le site de l’OMS.
« L’allaitement au sein présente également des avantages pour la mère. Lorsqu’il est exclusif, il entraîne souvent un arrêt des règles, ce qui constitue une méthode naturelle, mais pas infaillible, de contrôle des naissances, estime également l’organisation. L’allaitement atténue le risque de cancer du sein et de l’ovaire à un âge plus avancé, aide les femmes à retrouver plus vite leur poids d’avant la grossesse et permet de lutter contre l'obésité. »
Mais pour faire profiter au nourrisson comme à la mère de tous ses bénéfices, l’allaitement doit commencer dès la première heure suivant la naissance, être réalisé aussi souvent que l’enfant en fait la demande, jour et nuit, et rester exclusif durant six mois. Passés les deux premiers trimestres et jusqu’à deux ans, voire plus, l’allaitement doit alors être complété par une autre alimentation, recommande encore l’OMS.
La France est, elle aussi, bien loin des recommandations de l’organisation. Et s’il a augmenté ces quinze dernières années, le taux d’allaitement exclusif demeure inférieur à celui observé chez nos voisins européens, à 60,2 % en 2010 (contre 40,5 % en 1995). Pourtant, les jeunes mères sont près de 70 % à commencer un allaitement maternel, mais reprise de l’activité professionnelle, manque de lait, fatigue ou anxiété obligent, seules 32 % d’entre elles allaitent encore au troisième mois. Si l’on en croît l’Enquête Périnatale de 2011 de la Direction générale de la Santé, la durée de l’allaitement maternel ne serait que de 10 semaines en France.
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