Après l’agression de trois jeunes âgés de 18, 23 et 24 ans coiffés d’une kippa, samedi à Villeurbanne (69), la police a tenté d’interpeller trois hommes mercredi matin, en vain. « Nous avions trois objectifs, on y est allés mais il n’y avait personne, ce qui prouve que l’on visait juste », a d’ailleurs indiqué à la presse une source policière. Décrits comme « d’origine maghrébine », les agresseurs s’en étaient pris à trois jeunes hommes se rendant à un office religieux à l’école juive Beth Menahem. Insultant et bousculant leurs victimes, ils étaient revenus à la charge, rejoints par une dizaine de personnes. S'en était suivi un « échange de coups », durant lequel « deux des trois jeunes » juifs avaient reçu « un coup de marteau et un coup de barre de fer au niveau de la tête », selon la police. Le troisième jeune juif avait été frappé au bras.
Alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault dénonçait lundi une agression « très grave », le ministre de l’Intérieur recevait mardi des représentants de la communauté juive, promettant des mesures de sécurité « renforcées » pour répondre à la hausse des actes antisémites. Manuel Valls a ainsi annoncé le maintien « jusqu'à nouvel ordre de la sécurisation des écoles juives mise en place sur l'ensemble du territoire, à l'issue de la tuerie de Toulouse ». Par ailleurs, « des moyens financiers supplémentaires seront débloqués afin d'aider à la sécurisation des lieux et bâtiments de la communauté juive » et « pour lutter contre la propagation des idées antisémites sur internet, la plate-forme nationale de signalement des sites et contenus illicites intensifiera son action ». Si l’on en croit le vice-président du Conseil représentatif des institutions juives (Crif), Meyer Habib, ces « mesures concrètes » ont suffi à « rassurer » les représentants de la communauté.
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls avait déjà remarqué que les actes et menaces antisémites avaient « effectivement augmenté de 46 % de janvier à avril 2012 par rapport à l'an dernier ». Lundi, Richard Prasquier, le président du Crif, avait pour sa part expliqué que « dans les semaines qui ont suivi les assassinats de l'école Ozar Hatorah (à Toulouse), il y a eu une considérable augmentation du nombre d'actes antisémites ». Le Crif cite ainsi « 90 actes recensés par le ministère de l'Intérieur dans les dix jours qui ont suivi cet attentat » et « 148 actes entre le 19 mars et le 30 avril » relevés par le Service de protection de la communauté juive.
Crédit photo : AFP
Antisémitisme : 6.000 euros d'amende avec sursis pour Galliano
« Juif ou pas juif » : Apple enquête en interne
« L'antisémite » : la Licra demande l'interdiction du film de Dieudonné
Rire ensemble contre le racisme