Mariée à un Saoudien en 2013 et maman de leur petite fille âgée de 4 ans, Bethany Vierra, une citoyenne américaine expatriée depuis 2011, s'est aujourd'hui vu refuser sa garde exclusive, au terme d'un procès mené en Arabie Saoudite par son ex-époux.
Afin de convaincre le juge de lui laisser l'entière responsabilité de l'enfant, l'homme avait exposé des photos de Bethany en bikini postées sur les réseaux sociaux alors qu'elle habitait encore aux Etats-Unis, ou portant un pantalon de yoga - vêtements fermement interdits par les autorités du pays. Il avait également expliqué que, comme elle tenait un studio de yoga, le premier dans le pays selon Slate, elle n'aurait pas le temps de s'occuper convenablement de leur fille.
Des arguments sexistes et injustes qui ont cependant convaincu le tribunal. Car comme l'explique le New York Times, le but de ce dernier est de s'assurer que l'enfant sera élevée selon une version stricte de l'islam. "Comme la mère est une nouvelle convertie à l'islam et une étrangère dans ce pays, et qu'elle suit les us et coutumes du pays de son enfance, nous devons éviter d'exposer Zeina à ces traditions", a ainsi statué le magistrat.
De son côté, Bethany Vierra avait tenté de plaider pour sa cause en divulguant des vidéos de son ex-mari en train de fumer du cannabis - pratique également proscrite en Arabie saoudite - et en assurant qu'il l'insultait souvent devant Zeina. En fin de compte, c'est la mère du père de l'enfant qui aura sa garde.
Pour l'Américaine, le cauchemar n'est pas encore fini. Si le divorce a bien été prononcé, selon les lois saoudiennes, son ex-mari reste encore son tuteur légal ; une femme y est toujours considérée comme mineure et se doit d'avoir un tuteur masculin. Dernièrement, il lui a ainsi interdit d'aller voir sa famille aux Etats-Unis et a refusé de renouveler son visa, ce qui lui a, entre autres, empêché l'accès à son propre compte en banque.
Une condition qui fait écho à celle de nombreuses femmes dans le pays. "Ce n'est pas juste mon histoire –il y a bien pire", affirmait d'ailleurs Bethany Vierra au magazine américain. On rappelle notamment qu'en Arabie Saoudite, si les hommes peuvent divorcer comme bon leur semble, les femmes elles ne peuvent le faire qu'avec le consentement de leur mari. "86% des procédures font suite à une répudiation de la femme, 4,2% demande de l'épouse et le reste par annulation pour d'autres motifs", indique Courrier International.
Et pour ce qui est de la garde des enfants, les filles restent avec leur mère seulement jusqu'à 9 ans, les garçons jusqu'à 7 ans. Ensuite, le père les prend entièrement en charge.