Etre une connasse, une pétasse, une biatche, c’est cool. Pour preuve, la coolitude du hipster sexisme érigée en tendance suprême par Rihanna, Minaj, Cyrus, Kardashian et consorts, ravies et fières de poser dans des attitudes de soumission porno pas si chic pour prouver leur prétendue émancipation des codes de bienséance imposés par la société machiste. Facile.
Pourtant, et sans faire nos Nadine Morano, il semble que ces modèles pour jeunes filles en string ne fassent pas forcément de bien à la cause féminine, enlisée dans une « connassitude » qui a finalement mal tourné. Pour preuve, ce #Beechallenge récemment apparu sur Twitter et Instagram. L’idée ? Poser topless, les boobs en plan bien serré, collés à ce smartphone qui n’en finit plus de shooter des corps nus, le soutien-gorge sur les yeux pour se donner des airs… d’abeille ! Trop rigolo ! Une belle cause médicale ou associative viendrait-elle hypocritement justifier cette exhibition offerte au tout-venant ? Même pas.
????? ??????? ??? ?????? #BeeChallenge , ???? ??????? ? ????, ?? ??????? ??? ???????? ??????????? ?? ???????... :) pic.Twitter.com/mmpiOF5r7k
— Alexander (@Lviv_Alex) 17 Septembre 2014
Hier soir, Florence Foresti donnait la première de son nouveau spectacle au théâtre du Châtelet. Dans un sketch particulièrement bien troussé, la quadra en colère s’adressait à ses jeunes filles soumises à un féminisme qui ne trouve plus sa place entre la « connassitude », le porno-power et un machisme violent venu cracher sur cette large communauté dévêtue. « Arrêtez de vous prendre pour des escaladeuses de braguettes, retrouvez un peu de fierté à être des femmes, vous avez tous les droits. Ce qui est noyé, c’est la liberté que l’on a acquise et qu’il ne faut absolument pas laisser disparaître derrière la dictature du sexy », déclarait récemment l’humoriste-féministe tendance sociologue, pas la dernière pour repérer les travers de notre époque, au magazine Version Femina.
Sous couvert de coolitude extrême, cette hypersexualisation de la femme censée représenter un nouveau féminisme guerrier semble ainsi bel et bien avoir pris un mauvais chemin. Car qui peut croire qu’offrir à l’éternité du Web une photo de ses seins lorsqu’on a à peine vingt ans pourrait d’une quelconque façon servir la cause des femmes ?
Mesdemoiselles, rhabillez-vous, et écoutez tata Kronembourg. Et si le vrai challenge, c'était de se faire appeler Madame ? #MadameChallenge.